L’opérateur de téléphonie BtoB s’empare de son homologue Altitude Télécom. Le nouvel ensemble pèsera près de 500 M€ de CA. Les défaillances et les rachats se multiplient parmi les opérateurs alternatifs.

 

La filiale opérateur de téléphonie pour les entreprises de Numéricable annonce le rachat de l’opérateur normand Altitude Télécom. Spécialisé dans les réseaux privés virtuels pour les entreprises et la convergence fixe-mobile, ce dernier a réalisé un chiffre d’affaires de 52,2 M€ en 2009 avec un effectif moyen de 285 personnes. A noter que l’activité Altitude Infrastructure (24,9 M€ de CA en 2009), spécialisée dans l’exploitation de réseaux pour les collectivités locales, n’est pas concernée par cette opération.

De son côté, Completel, qui avait racheté l’opérateur centrex IP B3G en en mars 2009, affiche 383 M€ de revenus en 2009 et 471 collaborateurs. Le prix de la transaction n’a pas été dévoilé mais Completel souligne dans un communiqué la complémentarité des deux entreprises, notamment sur le plan géographique. Altitude est ainsi très bien implantée dans l’Ouest, son fief historique. Région que Completel, spécialisé dans le très haut débit via son réseau de fibre optique, estime moins bien couvrir. Altitude apportera également les licences Wimax dont il dispose dans une dizaine de départements.

Altitude était l’un des derniers opérateurs alternatifs encore indépendants sur un marché en pleine consolidation.  « En réduisant le niveau de leur croissance organique à la portion congrue, la crise a poussé les petits opérateurs à la consolidation ou les a entraînés dans le précipice », analyse le patron de l’un d’eux. De fait, les derniers mois ont été marqués par les défaillances d’acteurs comme HGT Telecom (en plan de cession depuis le 9 novembre), LKI Network (en liquidation depuis le 5 octobre), Ipex Télécom (rachetée en septembre dernier par Acropolis Télécom) et surtout de Normaction, filiale de Risc Groupe comptant environ 140 salariés, en redressement judiciaire depuis le 6 octobre.

 

Cette opération se fait dans un contexte social apaisé pour le groupe société Numéricable-Completel. Détunu par trois fonds d’investisssements, Carlyle Group, Cinven et Altice, Numéricable avait eu à affronter une grève il y a dix-huit mois pour que soient rééxaminées les règles de commissionnement. « Les rapport entre les instances représentatives et la direction sont moins conflictuels qu’ils n’ont été », souligne un délégué syndical. Selon lui, la direction a fait de gros efforts, notamment en instituant des parcours de professionnalisation et en adoptant « un management de l’activité plutôt que de la performance ».