Nicolas Petit, patron de la division Mobilité de Microsoft FranceLe patron de la division mobilité de Microsoft France explique en quoi Windows Phone, le nouvel OS mobile de l’éditeur, marque une rupture par rapport à son prédécesseur Windows Mobile 6.1.

 

Channelnews : Vous faites grand battage autour de la sortie programmée le 6 octobre de Windows Phone, votre nouveau système d’exploitation pour Mobile. Mais vous brouillez le message en parlant dans le même temps d’une évolution de Windows Mobile, qui passe de la version 6.1 à la 6.5. Alors, simple nouvelle version ou nouvel OS ?

Nicolas Petit : Windows Phone est bien plus qu’une nouvelle marque dans la mesure où nous avons réécrit une partie du code et que nous y avons ajouté un ensemble de services. Il sera désormais possible de sauvegarder et de synchroniser ses données personnelles via MyPhone, de télécharger des applications mobiles via Marketplace et d’accéder aux réseaux sociaux et à Messenger via Windows Live. La réécriture du code a permis d’améliorer les performances et l’autonomie d’environ 25% et surtout d’intégrer une interface tactile entièrement pilotable au doigt, équivalente à celle de l’iPhone. Dernière amélioration notable : la présence d’une nouvelle version d’Internet Explorer, baptisé IE Mobile 6, qui supporte le Flash (Flash Light 3.1) et l’Ajax en natif.

Que pèse aujourd’hui la plate-forme Windows Mobile ?


Nicolas Petit : Nous détenions environ 28% du marché français des smartphones au deuxième semestre 2008 (source IDC), en deuxième position derrière Nokia, crédité de 52% de parts de marché. Sur le premier semestre 2009, nous ne disposons que des chiffres Canalys (dont la définition des Smartphones est plus extensible), qui nous crédite de 18% de parts de marché au coude à coude avec Apple. Au niveau mondial, notre part est moins importante (autour de 11%) notamment en raison des marchés asiatiques où nous sommes très faibles. Néanmoins la France reste l’un des pays sinon le pays où notre position est la plus forte.

Quel enjeu représente la sortie de Windows Phone pour Microsoft ?


Nicolas Petit : L’enjeu pour nous est de conquérir plus largement le grand public sachant que nous étions considérés jusqu’à présent et à juste titre comme une plate-forme plutôt professionnelle. Les entreprises représentent 35% de nos ventes. Et encore ce chiffre ne prend pas en compte les professions libérales qui achètent dans les canaux grand public. Pour comparaison, l’iPhone est acheté à 80-85% par des particuliers. L’objectif est aussi de consolider notre présence en entreprise, notamment dans les PME, via la messagerie mobile, les applications métiers et surtout les applications hébergées. Ces dernières représentent un gros potentiel car elles permettent d’accéder à des services applicatifs sophistiqués sans avoir à installer des applications sur les terminaux et sans investir dans des infrastructures serveur. D’où notre volonté de travailler encore plus étroitement avec les hébergeurs. À noter que sur les applications verticales, nous sommes très largement dominants avec 80 à 85% des applications déployées dans le monde.

Comment se porte votre écosystème ?


Nicolas Petit : Il est en plein développement. Nous comptions au 30 juin dernier 130 partenaires certifiés mobilité. Un nombre en croissance de 42% en 12 mois. La compétence mobilité étant celle qui se développe le plus rapidement au sein de notre portefeuille de certifications.