Qu’il est loin le temps ou Steve Ballmer traitait Linux de Cancer. Arrivé aux commandes de Microsoft en 2014, Satya Nadella avait au contraire déclaré sa flamme pour le système d’exploitation libre. Une flamme alimentée par le bon sens. En annonçant en octobre 2014 la prise en compte de CoreOS, qui s’ajoutait aux autres distributions Linux approuvées par Azure (Ubuntu, CentOS, OpenSuse, et Oracle Linux ), le CEO de l’éditeur reconnaissait que près de 20% des charges de travail tournant sur la plateforme cloud étaient alors d’origine Linux. En septembre 2015, Microsoft officialisait même sa propre distribution Linux, Azure Cloud Switch (ACS). Lancement qui suivait de quelques mois la libération du coeur de .NET en faveur notamment de GNU/Linux.

Aujourd’hui la firme de Redmond franchit un nouveau pas. Son vice-président exécutif du Cloud and Enterprise Group, Scott Guthrie, vient en effet d’annoncer que SQL Server est désormais porté en version bêta sur l’OS libre, une version définitive de la base de données étant prévue pour le milieu de l’année prochaine.

Cette nouvelle a aussitôt été applaudie par Canonical et Red Hat, ce dernier étant doublement satisfait puisque entretemps Red Hat Enterprise Linux a également intégré la plateforme Azure.

Cette annonce paraît encore une fois dictée par le bon sens. Le système d’exploitation open source gagne en effet des parts de marché aussi bien auprès des startups que chez les géants d’Internet. Par ailleurs ce portage permet enfin de rivaliser avec le concurrent converti de longue date à Linux qu’est Oracle. Elle offre également à Microsoft la possibilité de grignoter des parts de marché à IBM (DB2 et Informix), ainsi qu’aux acteurs open source MySQL, MariaDB et MongoDB.

En parallèle à ce lancement, l’éditeur annonce la disponibilité d’une nouvelle version de test de SQL Server 2016 dédiée cette fois-ci à Windows. Etendue au cloud hybride, elle apporte notamment de nouvelles fonctions de chiffrement, la prise en charge des workloads provenant des bases de données in-memory, un meilleur stockage des données ou encore de l’analyse prédictive.