Microsoft a publié ce mercredi 7 mars la version RTM de la version SQL Server 2012. Une version qui s’arme de haute disponibilité, pour en découdre sur le terrain du décisionnel et du Big Data.
Dans un monde qui doit faire face à l’explosion des volumes de données, structurées ou non, Microsoft a officiellement finalisé, hier mercredi 7 mars, SQL Server 2012, la dernière version de son serveur de base de données. Disponible en RTM (Release To Manufacture) depuis mercredi, la solution devrait débarquer sur le marché le 2 avril prochain.
Cette itération du SGBD doit notamment permettre au groupe de Redmond de poursuivre sn développement sur le marché des SGBDR. Un marché trusté historiquement par Oracle, et sur lequel Microsoft gagne peu à peu du terrain face à ses grands concurrents comme Oracle et IBM. Jérôme Trédan, le directeur des produits Serveurs et Plateformes de Cloud Computing chez Microsoft France, a d’ailleurs profité de la conférence de presse d’annonce du logiciel pour souligner que si Oracle reste toujours devant en valeur, Microsoft aurait arraché 42% du marché en volume – ce qui positionnerait la firme de Redmond devant Oracle.
C’est ainsi avec la firme de Larry Ellison dans le viseur que Microsoft débute ce cycle SQL Server 2012. Ce que Microsoft ne dit pas, est qu’Oracle truste toujours le marché des grandes bases de données et une large partie de la croissance de Microsoft s’est effectuée sur celui des bases de taille moyenne, une conséquence du fait que SQL Server n’est disponible que pour les serveurs Windows, ce qui le limite à l’univers des serveurs x86, alors qu’Oracle est solidement implanté sur le marché des grands serveurs Unix et de Linux. La montée en puissance des serveurs x86 critiques et l’annonce par Oracle de l’abandon du support des plates-formes Itanium, qui a contraint HP a accélérer ses plans en matières de serveurs critiques x86, pourrait toutefois offrir à Microsoft une chance de venir titiller Oracle sur ce marché des grandes bases de données.
Justement, côté moteur SGBD, l’un des principaux ajouts de SQL Server 2012 porte sur la haute disponibilité. Microsoft, affirme avoir taillé le SGBD pour les applications critiques des entreprises, en greffant une fonction baptisée Always-on. Une fonction qui existait déjà, souligne Arian Papillon, le président du Guss (Groupe des utilisateurs francophones de Microsoft SQL Server), mais de façon éclatée. «Microsoft a combiné le meilleur des mondes pour répondre aux besoins critiques», lance-t-il. Always-on permet de créer des groupes de disponibilité afin de basculer d’un serveur vers un autre et faciliter la mise en place de clusters pour la récupération de données après incident.
Mais ce sur quoi Microsoft met le plus l’accent est le renforcement des fonctions analytiques de son serveur. Comme le confirme Arian Papillon, «cette version 2012 représente une mise à jour majeure» dans le cycle de vie de SQL Server, précisant que les éditions précédentes, 2008 et 2008 R2, avaient essentiellement apporté des améliorations au moteur de base de données et «quelques évolutions en matière de BI». Avec SQL Server 2012, le moteur SGBD n’a pas subi de grosses évolutions, cette partie étant aujourd’hui le composant le plus mûr de SQL Server, selon lui. Le plus important gain, avec cette version, réside notamment dans les fonctions de BI, selon lui.
Les deux piliers décisionnel et Big Data
Sur ce point, Microsoft a multiplié les apports, tout en rappelant que c’est bien dans l’esprit Big Data que le serveur de base de données avait été conçu. On remarque ainsi la présence d’un nouvel index en colonne, pour stocker d’importants volume de données – ce que proposent aujourd’hui certaines bases NoSQL – et faciliter le reporting décisionnel.
Autre charnière de cette version 2012, Microsoft a également doté sa base de connecteurs vers le monde Hadoop, pour permettre aux utilisateurs d’analyser les données, tant structurées que non structurées. Des outils comme PowerPivot pour Excel (dans sa version 2010), ou encore PowerView, qui permet d’interroger et de manipuler des données, y sont associés. Ce dernier vient par ailleurs étendre les fonctions de reporting, jusqu’alors composés de Performance Board et des Reporting Services. Seul bémol, nous explique Arian Papillon, PowerView nécessite l’installation de Sharepoint, qui forme alors la couche de présentation. Et sans Sharepoint, peu de BI donc. «Ce qui peut constituer un frein, notamment financier, pour les entreprises de petites tailles. De plus, si nous avons choisi l’édition BI, pourquoi nous faut-il Sharepoint ?»
Arian Papillon attire également l’attention sur une amélioration des Master Data Services et sur l’arrivée d’un module lié à la qualité des données baptisée Data Quality Services. «Un volet qui était peu adressé auparavant, note-t-il, seulement avec un petit outil de profiling de données.»
Une gamme plus resserrée
Logiquement, afin de s’aligner sur cette orientation analytique et BI, Microsoft a refondu son offre. La sortie de SQL Server 2012 s’accompagne ainsi de la disparition des éditions Datacenter, Workgroup (peu utilisée, selon le président du Guss) et Small Business. Au profit de trois versions : Standard, Business Intelligence et Entreprise (le haut de gamme qui comprend également l’édition BI). Une simplification de l’offre qui répond à une volonté des entreprises, souligne Arian Papillon, qui avaient du mal à identifier quelle version proposait quelles fonctions. «En livrant les versions Standard et Entreprise pour l’OLTP et BI pour le décisionnel, cela donne plus de lisibilité.»
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