Marc Genevois, directeur de SAP France depuis le 15 septembre dernier, a présenté, sous un angle hexagonal, les résultats de 2015, déjà publiés le 11 janvier.

« On a connu en France, une bonne année, en passant de 962 millions à 1095 milliards d’euros.

Le fait notable c’est que l’on est à plus de 135 % de progression des revenus cloud sur les commandes à venir (booking) et à plus 35 % pour le total. Pourtant une bonne partie des prévisions de ventes sont passées du dernier trimestre 2015 au premier trimestre 2016. »

Sur les 20,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2015, c’est déjà 2,29 milliards pour le cloud. Ces sommes qui tiennent aux abonnements et au support représentent une évolution nette par rapport aux 1,09 Md€ de 2014.

Un seul bémol, dans le discours optimiste de Marc Genevois, les bénéfices qui baissent à 4,25 Md€ (contre 4,33 en 2014) soit 20,4 % du CA de 2015 contre 24,7 % en 2014.

En juin dernier, l’éditeur tablait sur un chiffre d’affaires en progression de 8 à 10 % par rapport aux 14,33 milliards engrangés en 2014. L’allemand a donc mieux réussi que prévu dans les ventes, par contre le profit opérationnel de 5,6 à 5,9 milliards d’euros n’a pas du tout été atteint.

Tous les logiciels n’ont pas le même succès

Interrogé sur les logiciels qui progressent et ceux qui stagnent, le patron de la filiale française n’a pas fait dans la langue de bois :

« Au niveau groupe, il y a une croissance forte, mais il y a aussi des disparités. Le HCM (le Human Capital management) marche très bien avec des logiciels comme ceux issus de Success Factor, également le CRM qui est en croissance à 3 chiffres. Mais c’est très en dessous dans d’autres domaines comme Aruba dont on a renouvelé toute l’équipe commerciale. Sur le Hana Enterprise Cloud (HEC), on est en dessous de nos espérances, car on n’avait pas d’équipes dédiées comme dans les autres pays et l’Angleterre en particulier. Pour notre offre S4, c’était plus compliqué, l’offre HCP n’était pas une offre très claire en France. On a fait un travail de réattribution des rôles des commerciaux en France pour répondre au plus près des demandes clients. On aurait pu faire mieux sur Hana, par exemple, en consacrant plus de monde à cet objectif, mais cela aurait été au détriment des autres logiciels ». Au travers des propos de Marc Genevois, on perçoit que le discours tenu s’adresse aussi au patron de l’Europe de Sap, Daren Roos, réputé pour son côté glacial. L’on imagine facilement le discours du français à son égard : « Comment voulez-vous que l’on progresse en chiffre d’affaires, si l’on licencie », la firme s’étant séparée de 2500 personnes dans le monde ? Mais ces deux remarques ne sont que des supputations de notre part.

Une relance des partenariats du côté des start-ups

En France, SAP va à nouveau promouvoir les start-ups (Start-up Focus). Pour le patron français, c’est un point essentiel.

« Pour 2015, l’on en avait une seule et l’on en aura 50 à la fin de l’année 2016. D’un point de vue général, on n’a pas de mal à vendre notre ERP, mais on a un objectif de mieux nous positionner sur la transformation digitale, ce qui est un peu lié aussi à nos projets des start-ups ». Interrogé sur les solutions pour PME et le manque de promotion du Big Data, Marc Genevois précisait que tout n’était pas forcément mis en avant. « On a de nombreux projets en cours et de multiples axes de développements sur le Big Data. On privilégie dans ce domaine les clients du retail et la partie industrielle. »

Interrogé sur le secteur dans le cloud qui marchait le mieux, il répondait : « C’est le HCM (Human capital management). C’est une partie qui reste classique, sur site, “on premise” sur la paye. Sur la partie Success Factor, avec le rachat de Multiposting on a toutes les formes de gestion des talents (dont le job posting) et l’on est au-dessus des prévisions. Tous les nouveaux projets HCM sont désormais dans le cloud. En 2015, 60 % des offres cloud étaient d’ailleurs du HCM. Dans ce domaine, on est souvent en concurrence avec Salesforce. »

Le Cloud favorise de nouveaux partenaires

Interrogé sur le fait qu’à force de rachats de petites structures, l’image originale de SAP, L’ERP, était en train de fondre et que les partenaires auraient du mal à être compétents sur tous les sujets, Marc Genevois ne s’est pas masqué : « L’ERP ne représente plus que 50 % de nos revenus et l’on analyse désormais surtout les différences de nouveaux contrats. Vis-à-vis des partenaires, sur 100, 50 sont actifs dans le cloud sur les partenaires historiques. En tendance, pour conclure du côté des grands partenaires, l’analyse doit se faire par rapport à nos concurrents. Ce phénomène nous pousse à privilégier ceux qui ont de réels nouveaux projets. Pour prendre un exemple, Bearing qui n’était pas un exemple pour l’ERP, mais avec l’innovation et la digitalisation, ils sont très performants. On a réussi de bonnes performances de plus d’un million d’euros sur des projets de transformation (5 millions sur 5 ans), le plus important est Engie dans le Cloud. Mais on a aussi signé des deals de plus d’un million avec Faurecia (Hana), Elior et Loreal. Pour 2015, on a pour objectifs de progresser de 70 % sur HCM et de doubler les ventes pour le Cloud. Indépendamment des chiffres, on vise sur les deux années à venir l’industrie du futur et de l’expérience client ». Le cloud, s’il ne représente que 13 % du marché de SAP, parait être devenu clairement le fil directeur de la firme. SAP est d’ailleurs l’une des firmes les plus actives dans ce domaine dans le monde.

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