IBM est suspecté de vouloir restaurer son monopole sur le marché des mainframes. Un de ses concurrents a porté l’affaire devant le département américain de la justice qui a ouvert une enquête.
D’après le Wall Street journal, le département américain de la Justice soupçonne IBM d’être en position de monopole sur le marché des mainframes. Il vient donc d’ouvrir une enquête préliminaire à l’encontre de Big Blue. Cette action fait suite à la plainte de T3 auprès de la CCIA (Computer & Communication Industry Association) américaine. Une action similaire a d’ailleurs été engagée auprès de la Commission européenne). Ce petit constructeur de Floride produit depuis 2000 des mainframes compatibles IBM, avec un système d’exploitation Fundamental Software basé sur un brevet IBM.
Or depuis novembre 2006, le géant d’Armonk refuse l’accès à son brevet, empêchant ainsi à T3 de fournir un OS. « Aucun client sensé ne souhaite acheter du matériel sans logiciel », estime le président de la société Steven Friedman. Ce dernier affirme que les manœuvres d’IBM l’ont contraint à licencier 80% de son personnel aux États-Unis et en Europe.
En 1956, les autorités antitrust américaines avaient déjà accusé IBM de pratiques similaires, obligeant ce dernier fournir son système d’exploitation à ses concurrents. Un accord désormais caduque, ce qui permet au constructeur de renouer avec ses anciennes pratiques. Il est ainsi accusé d’avoir étranglé PSI, un autre constructeur de mainframes compatibles, avant de le racheter.
D’après le cabinet IDC, le marché des mainframes représentait en 2008 9,9% des ventes de serveurs, ce qui représente un pactole de plus de 5,2 milliards de dollars. Selon T3 cité par MagIT, les grands systèmes représenteraient 3 à 3,5 milliards de dollars de revenus pour IBM. Mais en ajoutant les ventes de logiciels et de services associés, le mainframe représenterait près du quart du chiffre d’affaires de Big Blue et 40% de ses bénéfices.