Le taux de logiciels installés sans licence a beau être en léger recul, à 39% cette année, contre 40% l’an dernier. La France reste le pays d’Europe occidentale où le manque à gagner pour les éditeurs est le plus élevé.

 

 

Certes, l’évaluation mondiale du piratage de logiciels – estimée à 42% des logiciels installés par l’étude BSA/IDC- doit beaucoup au fort taux de piratage des pays émergents. Sur les 116 zones géographiques étudiées, la moitié dépasse le taux de 62% (Amérique latine, Europe de l’Est, Europe centrale). Mais les français se distinguent encore cette année parmi les 27 pays de l’Union européenne comme les plus enclins à recourir à la copie et au téléchargement de logiciels illicites (39% des logiciels installés).

 

Un record européen qui correspond, selon un sondage Ipsos commandité par le BSA (Business Software Alliance), à une attitude plutôt paradoxale des français, puisque d’une part, pour une large majorité des utilisateurs (68% des personnes sondées), il est normal que les concepteurs de logiciels soient rémunérés. Qu’en même proportion, ils reconnaissent les avantages d’un logiciel «régulier» (plus sûr, plus fiable). Mais qu’en minorité (41%), ils estiment que le respect des droits de propriété intellectuelle est bénéfique pour l’économie locale. A noter que la notion de logiciels piratés inclut les installations multiples que les français disent pratiquer plus facilement (à 65%) que les logiciels téléchargés sur des réseaux pair-à-pair souvent illicites.

 

Au total, la valeur commerciale des logiciels piratés est estimée à 59 milliards de dollars (soit 44 milliards d’euros contre 40,3 milliards en 2009) dans le monde, et à environ 9 milliards d’euros en Europe, dont un cinquième (1,9 milliard) imputable à la France.