La Commission Européenne a signé le contrat de concession pour son nouveau grand programme IRIS² (Infrastructure de résilience, d’interconnectivité et de sécurité par satellite). Cette constellation sera constituée d’environ 300 satellites et devrait voir le jour en 2030. Elle vise à garantir l’autonomie stratégique de l’UE dans le domaine des communications gouvernementales sécurisées mais aussi une connectivité Haut débit pour les entreprises privées et les citoyens européens.
La mise en œuvre du projet est confiée au consortium SpaceRISE, qui réunit les opérateurs de réseaux satellitaires français Eutelsat, luxembourgeois SES et espagnol Hispasat, associé à une équipe de grands industriels sous-traitants, incluant notamment Airbus, Thales et Orange. Le contrat de concession intègre le développement, le déploiement et l’exploitation d’IRIS² sur 12 ans.
Cette collaboration s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public privé, avec un financement initial de 2,4 milliards d’euros de l’UE et de 600 millions d’euros de l’Agence spatiale européenne (ESA), auxquels s’ajouteront les investissements privés du consortium SpaceRISE. Le budget total devrait dépasser les 10 milliards d’euros.
Selon Jean-Pierre Diris, coordinateur IRIS² au CNES, les satellites seront placés sur deux orbites différentes : basse (jusqu’à 2 000 km) et moyenne (entre 2 000 et 35 786 km). L’architecture de la constellation permettra une communication à faible latence, avec des performances comparables à celles des réseaux terrestres.
IRIS² s’inscrit comme le troisième programme phare spatial de l’Union européenne, après l’infrastructure de navigation par satellite Galileo et le programme d’observation de la Terre Copernicus.
Son lancement parait bien tardif mais indispensable pour répondre aux enjeux stratégiques et ne pas laisser le champ libre aux autres grandes constellations, tant publiques (Chine et États-Unis) que privées (Starlink, Oneweb, Kuiper).