Les opérateurs LPWAN français ont beau signer des accords d’itinérance avec des opérateurs LoRaWan un peu partout, ils n’arriveront jamais à couvrir la totalité du globe. Pour atteindre cet objectif, la seule voie possible est le spatial.

C’est ce qu’a compris Sigfox en s’associant dès septembre 2015 avec Eutelsat, entré quelques mois plus tôt à son capital. Le choix se portait alors sur la technologie SmartLNB appliquée à un satellite traditionnel. L’an dernier, la collaboration s’étendait aux nano-satellites dont un premier exemplaire était commandé par Eutelsat à l’Américain Tyvak International. Le lancement, reporté depuis, était prévu au début de cette année.

Filiale de Bouygues Telecom, Objenious a également fait le choix d’une constellation de nano-satellites pour étendre son réseau LoRaWan terrestre, mais en s’associant avec Kinéis. Créé il y a un an, cette spin-off de CLS (Collecte Localization Satellites), filiale du CNES, Kinéis a lancé le mois dernier la fabrication de 25 nano-satellites conçus et réalisés par Thales Alenia Space et Hemrya (groupe Nexeya).  Le concepteur de systèmes embarqués IoT Styckr ainsi que le spécialiste du prototypage IoT Wisebatt, participent également au projet. La solution, « made in France » devrait être lancée sur orbite et opérationnelle en 2022, le CNES assurant quant à lui la maitrise d’œuvre du système. « Le soutien que nous apportons à Kinéis traduit la volonté de la France de renforcer le spatial en tant qu’acteur du développement économique et du rayonnement de l’excellence française », affirme dans un communiqué Jean-Yves Le Gall, président du CNES.

« Grâce au partenariat signé avec Kinéis, Objenious de Bouygues Telecom se positionne comme un opérateur IoT mondial. Les synergies entre réseaux satellitaires et réseaux terrestres nous permettront d’offrir une couverture mondiale à tous nos partenaires et clients afin que leurs objets connectés puissent être atteints n’importe où, à tout moment et au meilleur coût », commente de son côté Philippe Cola, architecte IoT chez Bouygues Telecom.

Kinéis ambitionne de devenir un acteur majeur du « nouvel espace » et de permettre la connexion de plusieurs millions d’objets, où qu’ils se trouvent dans le monde d’ici 2030. Des objets accessibles aux professionnels et au grand public. « La connectivité doit être accessible partout sur terre pour de nombreux secteurs d’activités comme l’IoT industriel, la logistique, l’optimisation des stocks mais aussi la sécurité en mer, en montagne, la science, la gestion durable des ressources marines ou encore le suivi de marchandises », affirme Alexandre Tisserant, directeur Général de Kinéis. « Nous nous félicitons de ce premier partenariat avec une entreprise aussi prestigieuse que Bouygues Telecom, via son opérateur terrestre IoT. »

En attendant le lancement, Objenious peut déjà tester sa connectivité sur la constellation Argos de Kinéis, qui dispose déjà de 7 satellites. Une solution opérationnelle pourrait même voir le jour dès la fin de cette année.u

 

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