A l’occasion du symposium qu’il organise à Cannes, Gartner s’intéresse au moral des PDG. Il ressort d’un document publié à cette occasion, que les DSI ont le devoir de préconiser certains investissements IT.

Au cours de la 20ème édition de son Symposium/ITxpo, qui se déroulera à Cannes du 8 au 11 Novembre, Gartner s’intéressera à l’état d’esprit des dirigeants d’entreprise. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la baromètre n’est pas au beau fixe, ce qui aura forcément impact sur les investissements IT.

« Les patrons estiment que 2011 sera une année très incertaine. Ils devront protéger leur croissance, malgré une baisse des affaires et de la confiance des consommateurs », explique Mark Raskino, un des responsables du cabinet dans un document publié à l’occasion de la manifestation..

Selon lui de nombreux chefs d’entreprise envisagent de reporter à plus tard leurs dépenses prévues pour 2011 si la situation économique ne s’améliore pas.

Les rares investissements qui ne tomberont pas sous le couperet seront ceux qui permettront à leur entreprise de doper ses revenus. L’efficacité et la réduction des coûts seront également des objectifs privilégiés explique Gartner qui évoque, à titre d’exemple, l’élimination de certains documents papier tels que les extraits de compte en faveur de la publication en ligne.

Si toutefois l’horizon s’éclaircit, les responsables d’entreprise chercheront à rentabiliser les produits issus de leur R&D où les innovations disponibles sur le marché. « La majorité des DSI ajouteront l’e-commerce, les e-services, les réseaux sociaux, les smartphones ou leurs propres innovations à leurs projets pour soutenir le lancement de nouveaux produits et services », estime Mark Raskino.

Ce dernier pense par ailleurs qu’il est temps d’engager un débat avec les politiques afin de peser sur la réécriture des règles de l’économie. Les patrons doivent notamment savoir que la mise en place de nouvelles mesures fiscales souvent complexes destinées à réduire les déficits augmenteront leurs coûts et affecteront la demande des consommateurs. Les chefs d’entreprise auront donc besoin de données critiques précises pour mener ce combat et éviter le cas échéant les pénalités entraînées par la méconnaissance des nouvelles mesures fiscales. « Il est donc indispensable de mettre en place des infrastructures permettant d’optimiser les liaisons avec le département juridique de l’entreprise et d’améliorer le traitement des données critiques »,peut-on lire dans le document.

Si le PDG change, le DSI peur en profiter

La viabilité de l’entreprise sur le long terme est par ailleurs de plus en plus compliquée à appréhender, à cause notamment des bouleversements économiques mondiaux (montée en puissance de certains pays comme la Chine), environnementaux (évolution du climat, réduction et envolée des prix de certaines ressources énergétiques et de certains métaux précieux comme le lithium et le néodyme). Si certains de ces paramètres sont difficiles à maîtriser il en est un que l’on peut dès à présent prendre en compte : la raréfaction des ressources énergétiques. Les entreprises peuvent d’ores et déjà planifier des mesures permettant de réduire la consommation de leurs équipements et d’optimiser leurs systèmes d’information.

Le document évoque également un sujet particulièrement d’actualité en ce moment: la « valse » des PDG. Selon Gartner, le turnover des grands patrons va s’accélérer dans les prochains 18 mois.

« La majorité des PDG est issue de l’entreprise et connaît donc fort bien le DSI et bien souvent son prédécesseur. Si la perception de l’IT est mauvaise c’est une occasion de perdue », explique le cabinet qui recommande aux responsables informatiques de repérer les candidats potentiels au poste suprême – qui actuellement sont dans bien des cas leurs égaux – et de les évangéliser. On n’est jamais trop prudent.