La conférence mondiale d’Oracle qui a fermé ses portes à la fin de la semaine dernière a semble-t-il conquis les partenaires présents. Ils reviennent avec une vision claire de la stratégie Oracle pour les quatre prochaines années.

 

Après des mois de silence suite à l’intégration de Sun, Oracle a enfin levé le voile sur sa stratégie et sa roadmap. Et de quelle manière ! Avec 41.000 participants (clients partenaires) invités durant près d’une semaine à San Francisco, Oracle World aura marqué les esprits par son gigantisme et la qualité de son organisation. Du moins les esprits de la délégation française qui comptait pas moins de 300 à 400 personnes.

« C’est la conférence que tout le monde attendait et qui a enfin permis de rassurer tant les clients, que les partenaires et même les salariés d’Oracle », lance un partenaire un brin ironique. Côté logiciels, les partenaires solutions ont enfin pu découvrir les cent premières Fusion Apps qu’ils attendaient depuis pas moins de cinq ans. Fruit de l’intégration du meilleur des technologies PeopleSoft, Siebel et Oracle, ces offres devraient être disponibles début 2011 et commencer à monter en puissance à partir de la fin de l’année prochaine.

« C’est la réponse d’Oracle à Salesforce mais aussi à des acteurs spécialisés tels que Taleo, SuccessFactors ou Workday qui font leur percée sur le segment des RH avec des solutions purement SaaS, explique Jean-Michel Franco, directeur solutions de Business & Decision. Même s’il reste pas mal de questions, notamment sur son intégration à l’existant et sur la définition des chemins de migration des clients, cette offre paraît en mesure de s’imposer rapidement chez les clients, soit en premier équipement, soit en remplacement, soit en complément des applications existantes. »

Côté hard, c’est la même satisfaction. « Oracle nous a totalement rassuré sur l’aspect hardware en démontrant qu’il investissait sur les plates-formes SPARC, souligne Denis Fouquet, dirigeant de l’intégrateur De2. Cela se traduit par l’annonce de la version 11 de Solaris à sortir en 2011, la disponibilité d’une feuille de route allant jusqu’en 2015 et la sortie pour la fin de l’année une nouvelle machine pouvant aller jusqu’à 128 cœurs. Oracle nous a semblé avoir une vraie vision, telle que Sun ne nous en avait plus fournie depuis deux ans ».

Mais la vraie révolution chez Oracle, c’est le mariage, apparemment réussi, du hard du soft. « Le discours a énormément évolué depuis la dernière Oracle World avec l’intégration du hardware dans une offre globale constituée désormais de plus de 9.000 références, note Patrice Arzillier, pdg du grossiste Altimate (ex-Distrilogie).

« La vision de Larry Ellison, c’est d’avoir toutes les briques du système d’information, complète Denis Fouquet : le matériel (serveurs et stockage), les systèmes d’exploitation, la virtualisation, les bases de données, les applications, les réseaux… Oracle se positionne désormais en challenger d’IBM et de HP. » La stratégie d’Oracle consiste désormais à fournir des solutions d’entreprises couplant ses applications avec ses matériels préconfigurés, renchérit Jean-Michel Franco.

Cette stratégie est illustrée par son offre de serveurs dédiés à la gestion d’entrepôts de données Exadata. Une offre qui est en train de s’élargir avec l’annonce de nouvelles machines Exadata et d’Exalogic, présentée comme une solution intégrée de cloud computing.

Même la stratégie partenaires d’oracle semble trouver grâce auprès des ex-partenaires de Sun : « l’état d’esprit d’Oracle est majoritairement direct mais il est aussi pragmatique : il y a une place pour les partenaires qui apportent une vraie valeur ajoutée », note Denis Fouquet. Les partenaires devront acquérir des spécialisations pour justifier leur valeur ajoutée et intégrer la nouvelle stratégie hard + soft d’Oracle mais il y a de vraies opportunités pour le channel », conclut Patrice Arzillier.