La colère gronde chez Capgemini sur la question des augmentations salariales. Selon des syndicats du groupe informatique, plus de 1500 salariés ont répondu à l’appel à débrayer le 14 avril sur la plupart de ses sites en France. C’est le premier mouvement de grève initié dans le groupe depuis 2009. L’intersyndicale qui réunit six des huit organisations représentées dans l’entreprise (CFDT, CGT, FO, Unsa, Usapie et Solidaires) ne se satisfait des propositions avancées par la direction dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO). Ces dernières prévoient 3 millions d’euros de mesures collectives et 42 millions d’euros d’augmentation individuelles, mais « plus de 6 salariés sur 10 » n’en profiteront pas selon les organisations syndicales.

Les NAO se poursuivent après une année qualifiée de record par Capgemini. En 2021, son chiffre d’affaires a progressé 14,6% à 18,2 milliards d’euros. Le groupe a dégagé un bénéfice net de 1,15 milliard d’euros, en progression de 21%, dont 240 millions pour la France. Les salariés n’entendent pas se contenter de « compliments » quand le groupe s’apprête à distribuer 414 millions de dividendes à ses actionnaires (0,55 € par action, soit une hausse de 23%). D’autant que les perspectives restent bien orientées avec une marge qui devrait s’apprécier de plus de 10% en 2022.

Les mesures collectives proposées aboutiraient à des revalorisations salariales de 700 euros bruts annuels pour les salaires inférieurs à 41.000 euros bruts annuels et de 450 euros bruts annuels au-delà de ce seuil. Insuffisant, surtout dans un contexte de forte inflation, estiment les organisations syndicales qui portent la revendication d’une hausse collective des salaires de 2.500 euros bruts annuels.

Dans une déclaration à l’AFP, la direction de Cap Gemini a indiqué que le groupe était « attaché à maintenir un dialogue social de bonne qualité ». « Nous pouvons d’ores et déjà indiquer qu’un effort significatif sera fait pour les salaires les moins élevés au sein de notre entreprise », a-t-elle précisée. Alors que NAO sur les salaires doivent se boucler le 22 avril prochain, l’intersyndicale appelle à un nouveau débrayage le 21 avril.