Depuis le 1er juillet, les grands OEM de Microsoft ne peuvent plus commercialiser Windows XP pré-installé sur leurs PC. Un OS qui pouvait pourtant encore représenter jusqu’à 50% de leurs ventes.

 

Microsoft serait-il en train de forcer la main de ses clients ? En effet, depuis le 1er juillet, l’éditeur n’autorise plus les constructeurs de PC à installer nativement Windows XP sur leurs machines (hormis sur les netbooks). Raison invoquée : « le cycle de vie de ce produit est terminé, seul Vista permet désormais d’utiliser le potentiel des PC actuels ». Pourtant, malgré tous les efforts de Microsoft, les PC équipés d’un OS XP pré-chargé représentaient encore selon les premiers concernés parfois jusqu’à 50% de leurs ventes pro. Ainsi chez Acer, on admet que la gamme Extensa, exclusivement équipée de Windows XP, représentait jusqu’à présent 30% des ventes. Un taux qui peut grimper à 99% chez certains intégrateurs locaux (qui disposent d’un sursis de sept mois avant l’arrêt de la commercialisation de la licence XP OEM).

Vista n’a toujours pas la cote dans les entreprises

Si elles n’ont plus d’autre choix que d’acheter Vista lorsqu’elles font l’acquisition d’un nouveau PC, les entreprises continuent néanmoins de le bouder ostensiblement en le désinstallant au profit de XP. Car, s’il n’est plus possible d’acheter une machine sous XP, il est encore possible pour les entreprises de faire jouer leur droit de « downgrading », c’est-à-dire d’installer la version n-1 de Vista (Business), en l’occurrence XP Pro. « Le temps pour les entreprises concernées de finaliser les tests de migration de leur parc vers Vista », indique-t-on chez Microsoft. Officiellement, personne chez Microsoft France ne connaît le nombre de clients Vista qui demandent ensuite à activer XP. Ou plutôt tout le monde feint de l’ignorer. Mais selon les revendeurs, 60% à 90% des entreprises auraient recours au « downgrading ».

Un phénomème que les constructeurs ont bien été obligés de prendre en compte : malgré le surcoût que cela représente, ils incluent tous systématiquement dans leurs cartons ce qu’ils appellent pudiquement un CD de recovery, qui n’est autre qu’un CD d’installation de XP. Une pratique que Microsoft ne peut pour l’instant empêcher et qui devrait se poursuivre au moins jusqu’au 14 avril 2009, date d’extinction du support technique principal sur XP.

Le rythme d’adoption serait conforme à celui de XP en son temps

En attendant, difficile de faire admettre à Microsoft que Vista n’est pas le succès annoncé. Selon Philippe Perechodkin, chef de produit Windows chez Microsoft France, le rythme d’adoption de Vista serait au contraire conforme que celui de XP lors de sa sortie. « Il avait fallu deux ans à XP pour être déployé 10% du parc – qui représente environ 15 millions de PC dans les entreprises françaises – et cinq ans pour atteindre 50%. Nous devrions être à deux millions de postes déployés d’ici à la fin de l’année 2009 (soit trois ans après la sortie de Vista, ndlr) ». Tout va pour le mieux donc !