Il existe un véritable engouement pour interfacer les applications classiques au cloud ou les rendre accessibles aux mobiles. Les API en sont les « ouvre boites ».

Les API (Applications Programmable Interfaces) permettent de « revamper »  des applications métiers sans trop investir de temps en développement. La plupart des applications dans le web  dispose d’interfaces de programmation, les plus connues étant les salesforce API, un bon moyen pour l’éditeur de rendre son application incontournable.

Aussi associé à cette tendance, les API Rest (Representational State Transfer) permettent d’ouvrir des applications client serveur sur le Web. Alors qu’il y a à peine un an, le site américain « programmable web » affichait dans son annuaire 3500  références, il en est désormais à près de 9000, les deux tiers, selon le site, des API,  étant liées aux applications pour mobiles. Si les grandes passerelles d’applications,  les « app gateways »  comme celles d’IBM, Vordel, Forum, Sotware AG ou Tibco restent incontournables pour de grandes entreprises, la tendance est plutôt aux outils  facilement exploitables par des utilisateurs experts.

Le reconditionnement permet de faire des économies

Souvent liées au mashup d‘applications,  qui peut se résumer parfois à l’exploitation d’une toute petite application pour créer un lien vers un autre site, un simple cookie, les API, pourtant complètement liées  à ces développements pas chers, n’ont pas la même connotation « provisoire » et « gratuite ».

Le mashup a parfois une mauvaise image chez certains éditeurs parce qu’il était lié dans les esprits au mashup de la musique pop ou certains musiciens assemblaient des morceaux de musiques ou des paroles  existantes pour créer de nouvelles mélodies sans souvent demander de droits d’auteurs. La situation est d’ailleurs souvent similaire en programmation, beaucoup d’Api étant le fruit du reengineering d’applications anciennes. Très en vogue, il y a cinq ans sur Internet, le mashup est devenu synonyme d’agrégation et  de combinaisons d’applications en ligne où les données sont redirigées vers des terminaux particuliers comme les mobiles.

Happy API !

Les API que tous les développeurs exploitent sont les interfaces de programmation plus ou moins élaborées qui permettent aussi justement d’intégrer les différentes applications, le web étant la passerelle rêvée pour ficeler des applications entre elles. Elles exploitent souvent les protocoles SOAP ou RPC  pour transférer les données. Comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, les aficionados du solomoclo (social, local, mobile, cloud) sont devenus les chantres de ce type de modules ou API, qui jusque là n’étaient pour beaucoup que des bouts de programmes.

Les API sont devenues un véritable segment de marché dans l’environnement de la programmation.  La multiplication des données ouvertes (open data) a aussi favorisé le développement de codes objet qui soit réutilisables par toute sorte d’applications, java en général. Le développement d’applications par les utilisateurs finaux experts,  a aussi favorisé l’utilisation des Api devenues des outils à part entière.Pour beaucoup d’observateurs, les développeurs d’application mobiles n’ont fait que puiser dans les milliers d’outils open source disponibles sur le net. Les Apps ne seraient pour la plupart que la partie émergée de L’Iceberg des Api qui sont souvent des développements internes. Il existe des dizaines d’API dans des dizaines de segments aussi larges que le stockage (avec en particulier la Google drive API), le social ou la sécurité.

La sécurité , obsession permanente

C’est pour son savoir faire dans ce domaine que CA a racheté  en avril dernier l’éditeur Layer 7 (L7). La firme américaine est spécialisée dans les interfaces sécurisées avec différentes applications comme un système de token pour vérifier qui sont les interlocuteurs dans les échanges de données. Utilisées par l’OTAN et différentes banques, l’intérêt des applications de ce type sera, par exemple,  de profiter des développements dans le domaine de l’internet des objets. Les appareils intelligents, les compteurs et sondes en tous genres, des autos connectées, vont converser avec les outils d’analyse et d’affichage  via leurs API. Si le développement reste rapide, le marché paraît immense. L’environnement de développement concerne plutôt les grandes entreprises. Pour CA désormais, pourvoyeur d’applications, c’est la sécurité des données et les problèmes de confidentialité  qui priment dans le choix des API. Le contrôle d’accès et l’authentification des utilisateurs, le nerf de la guerre pour les applications d’achat font tout l’intérêt des offres de L7.

Des  rachats à prévoir dans le secteur

Avec le rachat de Masher par Intel (pour 180 millions de $) pour créer des applications de bas niveau sur le web, qui succédait à  celui d’Epiphany par Infor pour doper toutes les applications de CRM, la plupart des éditeurs surveille les marchés qui pourraient générer de nouveaux marchés. Au delà de Mashery et Layer 7, désormais aux mains de poids lourds, des firmes comme Apigee, et  dans le domaine dit du « backend » Kinvey, Parse et Stackmob, sont l’objets de soins attentionnés. Sans doute, ces petites firmes seront-elles avalées par les « gros du logiciel » soucieux de proposer à leurs clients un moyen d’être toujours plus performants sur les mobiles et le Web. On parlait récemment d’un éventuel rachat de ce type de société (semblables à Epiphany) par Microsoft pour étayer ses offres sécurisées sur les mobiles et leurs interconnexions avec des applications maisons comme SQL server, le CRM ou les messageries.

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