On ne parle pas trop des API mais elles sont omniprésentes et constituent un peu les liens indispensables pour réussir toute transformation numérique. Etat des lieux.

Tel était le message central de cette première session des matinées API Connection organisées par CA Technology. Bien sûr, « les API ne sont nouvelles, elles existaient il y a plus de 40 ans quand je développais en assembleur, explique Mike Amunden, de l’API Academy, une initiative lancée par CA Technology pour sensibiliser et former aux API. Mais, elles ont bien changé depuis. Elles font partie intégrante de la démarche des géants du Web et constituent une des composantes clés de leur succès ».

Complémentaires des notions de plates-formes et d’écosystèmes, les API ont favorisé, voire permis, leur développement foudroyant. A tel point qu’ils s’attaquent aujourd’hui aux acteurs traditionnels de tous les secteurs. ««Tout le monde commence à craindre de se faire Uberiser, avait résumé dans une formule choc le publicitaire Maurice Levy dans une interview au Financial Times. C’est l’idée qu’on se réveille soudainement en découvrant que son activité historique a disparu… Les clients n’ont jamais été aussi désorientés ou inquiets au sujet de leur marque et de leur modèle économique ». C’est déjà ce qu’avait signifié Guillaume Pepy devant 5000 cadres de la SNCF en septembre 2013 en leur expliquant que le concurrent de l’entreprise n’était pas la Deutsche Bahn mais Google (SNCF contre Google).

Des « microAPI » pour automatiser des tâches

IFTTT (If This Then That) et Zapier.com sont deux sites web qui proposent d’automatiser des petites tâches sur le Web comme par exemple « s’il pleut selon une information par une chaîne de météorologie spécialisée sur le Web, alors envoyer un mail pour être prévenue. IFTTT est plus orienté sur les particuliers alors que Zapier.com est plutôt destinée vers les entreprises. IFTTT propose deux actions très simples que le site baptisé : Do Recipe et If Recipe.

Les API ou interface de programmation est « un ensemble normalisé de classes, de méthodes ou de fonctions qui sert de façade par laquelle un logiciel offre des services à d’autres logiciels » (Source : Wikipedia). L’intérêt d’une API c’est d’ouvrir le SI aux partenaires, voire aux clients, pour leur permettre de développer facilement et rapidement des services complémentaires. « Exposer ses API n’est pas toujours mais ça permet de diviser par dix le temps de « boarding » sur un portail », considère Frédérick Miszenski, consultant du cabinet de conseil en architecture Nexworld. « Mais si on ne le fait, on risque d’être marginalisé et de ne plus beaucoup exister ».

C’est par exemple ce que viennent de faire IBM et Twitter en annonçant 5 mois après l’accord entre les deux entreprises les premiers services en mode Cloud permettant aux professionnels et aux développeurs d’extraire des informations issues de Twitter et développer des applications en lien avec le réseau social. Les nouveaux services IBM d’analyse en mode Cloud aideront les entreprises et les développeurs à créer des applications compatibles avec le réseau social, intégrer des données Twitter dans les analyses prédictives et analyser plus facilement les données Twitter.

C’est là qu’intervient le thème du SI à deux niveaux : le premier qui doit être robuste et sécurisé et offrir les fonctions de base, le second est SI orienté métiers utilisant les API et (A two-speed IT architecture for the digital enterprise) permettant le développement rapide de nouvelles offres de services. « La demande pousse à la transformation du SI, considère Claude-Emmanuel Drexler, consultant du cabinet CGI, et il faut donc pouvoir réagir rapidement et être en mesure de proposer des services en avance de phase. Comment ? On ne sait pas trop. Des opérations de type hackathon, des initiatives qui sont lancées par de nombreuses entreprises, peuvent être un moyen ».

A l’instar des autres industries, l’industrie du logiciel a évolué vers plus de modernisation et de standardisation. La multiplication des API est une conséquence de cette évolution croisée avec l’omniprésence du Web. Une analogie avec l’industrie automobile permet de comprendre cette évolution. Avec le temps, ceux que l’on appelait des constructeurs automobiles dans la mesure où ils fabriquaient toutes leurs voitures sont peu à peu devenus des intégrateurs de modules et de sous-systèmes (moteurs, boite de vitesse, suspension, châssis…). L’industrie s’est alors structurée autour des constructeurs/intégrateurs et des sous-traitants organisés en plusieurs niveaux. Pour que ces composants puissent s’assembler, il faut qu’ils respectent des normes très précises. La même évolution s’est produite sur une échelle de temps beaucoup plus courte avec une particularité que la modularisation est virtuellement infinie et le coût d’intégration beaucoup plus faible.

Le développement des API du Web a été extrêmement rapide à partir de 2005. Il est dit que la première API a été celle d’eBay au début des années 2000. Aujourd’hui, on compterait plus largement plus de 10 000 API qui sont répertoriés et détaillés sur le site ProgrammableWeb. Les pure players peuvent construisent les activités uniquement sur le Web et en ouvrant leur AOI. C’est le cas de la banque allemande Fidor, explique Rémi Vecina, Consultant du cabinet CSC spécialisé dans le numérique et la banque. Créé en 2009, Fidor Bank développe les briques logicielles (Fidor Operating System) couvrant toutes les services bancaires (compte courant, gestion de communautés, paiements…) qui sont exposés via des API ouvertes.

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