Le nucléaire plombe Toshiba. Le géant japonais, qui craint une dépréciation d’actifs de plusieurs milliards de dollars suite au rachat fin 2015 par sa filiale Westinghouse de la division de construction de centrales nucléaires et des services intégrés du groupe d’ingénierie CB&I, a vu son titre dévisser de près de 47% en trois jours (et de 77% en un an). Sa note a été dégradée par les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s qui craignent une nouvelle détérioration des résultats opérationnels et financiers du conglomérat. Ce dernier, qui a perdu en 2015 la confiance des investisseurs à cause des malversations financières de certains de ses dirigeants, a cette fois-ci mal calculé les risques de l’acquisition. « Nous avions jugé à l’époque que les avantage du rachat étaient supérieurs aux risques », a déclaré la semaine dernière le président et CEO de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, reconnaissant que les coûts de certains projets de CB&I Stone & Webster avaient été sous-estimés. Le groupe japonais accuse le vendeur d’avoir caché certaines informations et a porté l’affaire devant la justice US. Le montant du préjudice est toujours en cours d’évaluation mais pourrait s’avérer astronomique (plusieurs milliards de dollars). Moody’s a d’ailleurs classé Toshiba dans la catégorie des emprunteurs à haut risque (junk), ramenant sa note de B3 à Caa1. L’agence estime que la solvabilité du groupe dépend désormais de la bonne volonté des banques.