Jamais deux sans trois. Selon deux sources qui se sont confiées à Reuters, Toshiba demanderait un troisième report de la publication de ses résultats trimestriels, ce qui pourrait provoquer l’exclusion du conglomérat japonais de la bourse de Tokyo. Un troisième report des résultats de la période octobre-décembre (soit le troisième trimestre de l’exercice 2016) au-delà de la date butoir du 11 avril paraît nécessaire, PricewaterhouseCoopers Aarata, le cabinet d’audit mandaté par Toshiba, n’ayant pas encore réussi à faire la lumière sur la période couvrant les mois de mars à décembre. En principe, le groupe doit publier ses résultats du troisième trimestre dans les 8 jours ouvrables suivant le 11 avril, à moins qu’il n’obtienne un nouveau délai du ministère des Finances.

A l’origine, Toshiba devait publier ses résultats trimestriels le 14 février dernier. Incapable de fournir des chiffres exacts et de déterminer l’étendue des dégâts causés par le rachat malheureux du groupe d’ingénierie CB&I par sa filiale nucléaire Westinghouse, Toshiba avait demandé un délai supplémentaire qui courait jusqu’au 14 mars, puis un nouveau délai jusqu’au 11 avril.

Au mois de février, le Japonais annonçait une dépréciation d’actifs de 712,5 milliards de yens (6,3 milliards de dollars), liée à ses activités nucléaires et s’attendait à un résultat net négatif de 390 milliards de yens (3,4 milliards de dollars). C’est désormais à une perte d’un billion de yens (9 milliards de dollars) pour l’exercice écoulé que s’attend le conglomérat.

La semaine dernière, Westinghouse s’est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites afin de permettre à la filiale nucléaire de négocier avec ses créanciers et clients. Une négociation complexe qui pourrait embarrasser les gouvernements japonais et américain estime Reuters.

A l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue jeudi dernier, les actionnaires de Toshiba ont approuvé la scission de la division très rentable qui produit les mémoires Flash NAND, donnant ainsi leur feu vert à une cession partielle ou totale de l’activité.

Selon une autre source, la société a reçu une dizaine de propositions. Seuls ou en consortium, Western Digital, Micro, SK Hynix, la Development Bank of Japan, Innovation Network of Japan ainsi que des fonds d’investissement privés figurent parmi les candidats à la reprise. La proposition la plus élevée émanerait du fonds d’investissement américain Silver Lake Partners et du fabricant de puces Broadcom et atteindrait 2 billion de yens, soit environ 18 milliards de dollars.

Silver Lake est, rappelons-le, le partenaire de Dell dans l’acquisition pour 67 milliards de dollars d’EMC par la firme texane.  De son côté Broadcom est en train d’acquérir Brocade.