Le projet DAVFI d’antivirus a provoqué la réaction du représentant en France d’ESET. Celui-ci dénonce des charges contre les produits actuels et conteste le choix de l’open source, peu fiable à ses yeux.

 

L’annonce du lancement d’un « démonstrateur antivirus français et international» (DAVFI), dans le cadre du Grand Emprunt, et en association avec Qosmos, Nov’IT et DCNS ne pouvait pas laisser les éditeurs d’antivirus indifférents. ESET vient ainsi de réagir en publiant un communiqué sous la signature de Rodolphe Bouchez, directeur marketing du distributeur spécialisé Athena Global services, qui endossepour l’occasion le costume de l’éditeur slovaque.

« Les critiques envers les éditeurs de logiciels de sécurité sont coutumières. Or, si les soupçons de créer artificiellement des menaces restent les plus fréquents, nous assistons depuis quelque temps aux attaques de personnes qui mettent en doute la qualité et pérennité de nos technologies. Au final, ces charges régulières aboutissent aujourd’hui à l’annonce d’un projet d’antivirus gratuit et en partie « Open source » nommé DAVFI, notamment soutenu par plusieurs entreprises privées officiant dans le domaine des télécoms et le gouvernement français », écrit Rodolphe Bouchez, qui se réjouit toutefois « de voir l’État prendre sa place et s’intéresser de près aux questions relatives à la sécurité informatique, qui semblent, hélas trop souvent ignorées ».

Le distributeur s’interroge ensuite sur ce qui distinguera le futur antivirus français des produits actuels.

«  Les créateurs de DAVFI mettent en cause aujourd’hui la capacité des antivirus du marché à anticiper et détecter les menaces émergentes, alors qu’ESET au même titre que plusieurs autres éditeurs, ont depuis très longtemps développé des techniques de détection proactives. »

La volonté affichée par les porteurs du projet DAVFI de dépasser le cadre de l’antivirus afin de répondre aux attentes des utilisateurs en offrant d’autres fonctionnalités telles que le tatouage numérique interpelle également Rodolphe Bouchez. « Chez la plupart des grands acteurs du marché, nous sommes depuis toujours attentifs aux besoins du marché et ajoutons régulièrement de nouveaux modules de sécurité à nos produits pour proposer des solutions adaptées, modulaires, simples et packagées. Par conséquent, quels sont ces besoins que nous aurions tous manqués ? », s’étonne-t-il.

Il pointe également du doigt le choix de l’open source, peu fiable selon lui lorsqu’il s’agit de développer des solutions de sécurité. « Si la force de l’open source tient à l’importance de la communauté constituée, n’oublions pas qu’un code ouvert permet à toute personne, éventuellement malveillante, d’identifier et exploiter des failles potentielles. Trop d’exemples quotidiens sont, hélas présents pour nous le rappeler. Par conséquent, nous nous interrogeons légitimement sur les parties justement non libres de ce futur antivirus. Précisons également que des solutions de sécurité Open Source existent depuis de nombreuses années et que les difficultés liées à leur maintien poussent parfois les équipes à quitter le projet, comme ce fut le cas dernièrement chez l’un des principaux éditeurs employant ce modèle. »

Et de conclure « Au regard des premiers éléments donnés par DAVFI, nous sommes perplexes quant à la viabilité de ce projet et sur sa capacité à proposer une technologie vraiment innovante. Nous réitérons néanmoins toute notre bienveillance à l’adresse de ce nouveau concurrent et espérons avoir l’occasion prochaine de commenter leurs avancées et de répondre à tous ces sujets ».

Affaire à suivre donc.