Dans un nouveau rapport consacré à l’informatique périphérique (Edge Computing), Intel affirme que les entreprises doivent embrasser cette nouvelle technologie pour rester compétitives.

En effet, le traitement et l’analyse des données des clients, par les entreprises, nécessite une énorme puissance de calcul.

Or, les technologies de périphérie permettent de réduire la latence en déplaçant l’hébergement des services informatiques à la périphérie du réseau. Le processus d’analyse des données des utilisateurs se déroule ainsi le plus près possible des personnes qui utilisent le service (« près de la source »). Tout objet connecté devient « intelligent », capable de stocker des données et de les traiter. C’est ce que l’on appelle ‘l’Intelligence Distribuée’.

Les domaines d’application mis en exergue par le géant des puces peuvent susciter l’enthousiasme ou au contraire donner froid dans le dos. En tout cas, certains des exemples mis en avant ne laissent pas indifférent :

Dans le domaine de la santé, où mettre la priorité ? Est-il préférable d’augmenter les salaires des soignants et de recruter davantage de personnel ou bien d’investir dans des vêtements intégrés de capteurs capables de suivre les signes vitaux du patient tout au long de la journée et de transmettre des données ? Intel souligne que la technologie Edge pourrait être déployée dans des robots autonomes ou dans les diagnostics par l’image, pour alimenter des modèles de deep learning et accélérer la détection des problèmes de santé. La lecture du rapport amène ses lecteurs et lectrices à se poser la question de l’environnement dans lequel ils préfèreraient être soignés.

Inma Martinez, la spécialiste en Intelligence Artificielle qui a dirigé les recherches pour produire le rapport, explique que « l’edge rend possible un monde où, tout d’un coup, chaque objet a la potentialité d’une information – une information qui peut être extraite et utilisée en temps réel ».

En tant que client.e potentiel.le d’un commerce de détail, il est intéressant de savoir que, via l’Edge Computing, des panneaux numériques en magasin peuvent analyser le comportement des consommateurs avec des caméras et informer les détaillants sur l’efficacité d’un message ou d’un affichage en temps réel. La boutique italienne de luxe WonderStore, par exemple, utilise des capteurs visuels pour analyser le comportements de ses clients et « personnaliser leur expérience » d’après leur temps de présence en magasin.

Dans l’industrie automobile, Intel se félicite que le constructeur Audi ait « réduit ses coûts de main d’œuvre jusqu’à 50% » sur son site de Neckarsulm, en Allemagne, en accélérant la vitesse de ses contrôles qualité via l’informatique en périphérie : « une latence de seulement 18 millisecondes ». Audi vient par ailleurs d’annoncer qu’il mettait plus de 10.000 de ses employés au chômage temporaire en cette fin mai 2021 dans ses usines d’Ingolstadt et de Neckarsulm en raison de la pénurie de puces.

Mais revenons à la question soulevée par le rapport : pourquoi donc les entreprises ne se concentrent pas davantage sur l’edge computing ? Notre consœur de ZDnet apporte un élément de réponse : « Malgré toute l’excitation, la technologie reste immature, et les modèles commerciaux viables utilisant des appareils connectés et des dispositifs de l’internet des objets à la périphérie du réseau sont encore en cours d’élaboration ».

L’informatique périphérique dépend d’une vitesse de connexion très élevée. Bien que le déploiement de la 5G ait démarré en France il y a 6 mois, cette nouvelle technologie de connectivité reste peu adoptée. Bouygues Telecom expliquait récemment que la 5G était encore loin de convaincre ses clients.