Six mois après le lancement de la 5G en France, l’opérateur mobile fait le constat d’un flop auprès de ses clients et espère un engouement à partir de 2023 avec l’arrivée de la 5G industrielle.
« La 5G démarre assez doucement en termes d’usage. Les gens ne se lèvent pas le matin en se disant : Tiens, je veux avoir la 5G ! », a déclaré Olivier Roussat, le directeur général de Bouygues, durant la conférence d’annonce des résultats du premier trimestre de la société. « Aujourd’hui, c’est moins de 1% du trafic sur notre réseau. »
De fait, cette nouvelle technologie est loin d’attirer les foules car les zones de couverture restent limitées et les consommateurs se contentent amplement d’une connectivité 4G avec un débit moyen de 49 Mb/s. « Le différentiel de service n’est pas très perceptible », avoue Olivier Roussat.
Pourquoi abandonner son terminal mobile 4G qui fonctionne et investir dans l’achat coûteux du dernier smartphone compatible en plus de payer un forfait a priori plus onéreux ?
Ce n’est pas la première fois que Bouygues Telecom modère les ardeurs du secteur concernant la 5G. L’an dernier, il prônait déjà de se concentrer sur les zones non couvertes par la 4G.
La donne changera peut-être en 2023 avec l’arrivée de nouveaux équipements 5G au sein des réseaux des opérateurs. D’ici là, nos confrères des Echos estiment que les opérateurs vont miser sur une dégradation progressive du signal 4G avec l’augmentation des usages numériques.
Ce qui pose inévitablement la question des conséquences environnementales d’une consommation de données effrénée. Avec la 5G, la consommation d’énergie des opérateurs mobiles pourrait être multipliée par 2.5 à 3 dans les cinq années à venir, prédisait un rapport du Shift Project de 2018. Cette projection est corroborée par un rapport de décembre 2020 du Haut conseil pour le Climat qui souligne que l’impact carbone de la 5G pourrait ajouter entre 2,7 Mt éqCO2 et 6,7 Mt éqCO2 en 2030 à l’empreinte carbone du numérique.