En pleine recomposition, suite aux rachats de Fast, Exalead et maintenant Autonomy, le marché du business search pourrait voir des acteurs émergents tels que Sinequa s’inviter dans la cour des grands.


Avec le rachat d’Autonomy par HP, c’est le dernier gros acteur indépendant du business search qui est sur le point de se faire avaler. Cette opération, qui intervient après les acquisitions de Fast par Microsoft et d’Exalead par Dassault, pourrait bien créer un appel d’air au profit des challengers au premier rang desquels figure l’éditeur français Sinequa.

« Dès lors qu’ils sont intégrés, ces gros acteurs se retrouvent bien souvent [entravés] par les contraintes de leurs acheteurs », remarque Franck Peyramaure, directeur des alliances et des ventes indirectes de Sinequa. Il note que Microsoft a abandonné la version Unix de la solution Fast, et que celle-ci n’est plus vendu que conjointement avec Sharepoint. Quant à Exalead, il pourrait connaître un destin comparable au sein de Dassault, qui l’a racheté dans l’optique de « l’associer étroitement à sa ligne métier PLM ».

« Chez Sinequa, nous avons l’avantage de l’agilité et de pouvoir gérer comme bon nous semble nos alliances et nos partenariats, poursuit Franck Peyramaure. Cela nous donne l’opportunité de nous positionner sur un grand nombre de dossiers en apparaissant soit comme joueur numéro un, soit comme premier challenger ».

Sinequa entretient ainsi des partenariats technologiques avec des acteurs tels qu’EMC, Software AG, Microstrategy, Netia ou Adobe. La société a également noué des relations avec quelques gros intégrateurs généralistes tels Atos, Logica (officialisé cette année) et Capgemini (en cours de démarrage) qui apportent l’expertise métier réclamée pas ses clients grands comptes.

Depuis quelques mois, la société a également investi les comptes intermédiaires en développant des relations avec des partenaires tels que SQLI, Micropole, Aneo et Keyrus, choisis pour leur expertise dans des domaines tels que la BI, le BPM, gestion de contenus, le Digital asset management… et où elle se positionne sur des projets de gouvernance BI, d’optimisation des processus métiers de l’entreprise ou de création de nouveaux postes de travail (combinaison du business search et des nouvelles interfaces)…

« Ces rachats successifs et surtout les sommes faramineuses qui leur sont consacrés, confirment l’intérêt des géants de l’IT pour le marché de l’accès au patrimoine informationnel des entreprises sur lequel nous évoluons », se félicite Franck Peyramaure. Un marché à l’ombre duquel s’épanouit de plus en plus le marché sous-jacent Content analytics, qui consiste à donner une organisation aux données non structurées.

Ces marchés sont bien sûr alimentés par l’explosion du volume de données structurées et non structurées que doivent gérer les entreprises. Un volume qui « dépasse les capacités des bases classiques et les oblige à rechercher de nouvelles solutions unifiées d’accès à l’information ».

Dans ce contexte, Sinequa, forte de sa technologie d’indexation linguistique et sémantique, de sa centaine de connecteurs disponibles, de sa capacité à gérer les très gros volumes, de ses outils de sécurité… voit l’avenir en rose. La société, qui compte désormais une quarantaine de collaborateurs et a réalisé selon nos estimations 10,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010, a ainsi décidé d’accélérer son développement en Grande Bretagne (où elle est implantée depuis deux ans) et d’ouvrir une filiale en Allemagne avant la fin de l’année.