La première édition du salon GreenTech Forum qui s’est ouvert aujourd’hui à la Grande arche de La Défense a permis de mettre en évidence la richesse de l’écosystème déjà existant autour du numérique responsable. Mais la faible antériorité des intervenants et le nombre limité d’experts rappellent que cette industrie demeure encore balbutiante.

Après s’être exprimé longuement lors de la plénière d’ouverture pour témoigner du soutien actif de l’État à l’événement et à la plateforme Planet Tech’Care qui le porte, Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques (au centre sur la photo) s’est attardé quelques minutes sur l’espace d’exposition pour rencontrer les entreprises présentes.

Il est notamment allé à la rencontre du spécialiste du pilotage de la consommation énergétique des postes de travail Avob, de son homologue spécialisé dans la mesure du coût environnemental des serveurs Easyvirt, et de l’éditeur de solutions de gestion des actifs IT et Télécom Saaswedo. Trois acteurs certes vétérans sur ce marché du green IT (ils affichent tous les trois une dizaine d’années d’existence) mais qui restent de taille encore relativement modeste (une quinzaine de personnes pour les deux premiers moins d’une cinquantaine pour Saaswedo).

Cédric O a également devisé avec deux autres entreprises, Fruggr et Verdikt, des startups créées en 2020. L’une développe un outil de mesure et d’optimisation de l’empreinte environnementale et sociale des applications et l’autre se présente comme étant à l’origine d’une solution de performance écologique du numérique pour les entreprises. Le calcul et le pilotage de l’impact carbone du numérique, c’est aussi la vocation de Greenmetrics, qui propose une plateforme d’optimisation de la pollution digitale. L’acteur de référence dans ce domaine est Greenspector (créé en 2010), qui édite une suite dédiée à la sobriété et la performance des services numériques des entreprises.

Bien-sûr, il n’y a pas que des startups positionnées sur le pilotage de l’empreinte carbone du numérique parmi les exposants. On y trouve par exemple le spécialiste du réemploi Les ateliers du Bocage, qui s’apprête à fêter ses 35 ans et revendique 185 salariés. Mais ce profil d’entreprise ayant un long historique et un effectif conséquent fait figure d’exception sur l’événement.

Les entreprises de services numériques sont aussi venues en force, telles Octo, Zenika ou Elée via sa toute nouvelle filiale dédiée aux questions environnementales IJO. Mais là encore, on notera que ces entreprises n’ont de ressources dédiées sur ces problématiques que depuis peu (deux ans pour Zenika tandis que la création d’IJO remonte à un an) et en faible nombre (quatre ambassadeurs (drices) pour Zenika).

Finalement, l’acteur le plus respecté de par son antériorité sur le sujet – il a été créé milieu des années 2000 par Frédéric Bordage – et son niveau d’expertise est probablement le collectif d’experts indépendants GreenIT.fr. Ce collectif, qui a récemment renforcé ses capacités de conseil et de formation, est notamment l’une des quatre parties prenantes (avec APL Data Center, le LCIE et DDemain) à l’origine du référenciel Negaoctet, annoncé ce jour, qui répertorie les indicateurs environnementaux de quelque 1.500 équipements IT, et qui restera certainement comme l’une des annonces majeures de ce salon.