Ares n’est pas parvenu à atteindre le quorum nécessaire lors de son assemblée générale du 30 septembre. La direction indique qu’un défaut  de quorum lors d’une seconde assemblée ne menace pas la poursuite d’activité.

 

Nouveau rebondissement dans l’affaire Ares. Faute de quorum, l’assemblée générale ordinaire et extraordinaire du 30 septembre n’a pu délibérer normalement, obligeant la direction à émettre une seconde convocation pour le 15 octobre. Les actionnaires présents ne représentant que 3,2 millions d’actions, alors qu’il en fallait plus de 5 millions pour atteindre le quorum.

 

Le plus cocasse, c’est que la direction a probablement une grande part de responsabilité dans ce loupé : craignant sans doute d’avoir à affronter une fronde des actionnaires sur sa gestion, elle a attendu le 14 septembre, soit quinze jours avant l’échéance, pour annoncer la réunion sur son site. Joint au téléphone, Michel Berjamin, le pdg, se défend en invoquant un retard dû à la difficulté à trouver deux administrateurs indépendants pour compenser les démissions d’Alain Krentowski et de Philippe Hervé, intervenues en septembre et octobre 2008.

 

Les actionnaires de référence n’ont plus le quorum

Cette nouvelle péripétie montre d’abord que les dirigeants d’Ares et ses actionnaires de référence historiques (Manco, Assya et SPGP) possèdent vraisemblablement moins de 20% du capital, part correspondant au quorum qu’il fallait atteindre pour que l’assemblée générale ordinaire puisse avoir lieu, alors qu’ils en détenaient plus de 50% il y a encore 6 mois. Assya et SPGP, qui pesaient encore respectivement 14,1% et 23,8% du capital au 31 mars dernier, sont ainsi passés sous la barre des 10% du capital au cours de l’été.

Ce sont donc les petits actionnaires qui sont désormais maîtres du jeu. Or en « séchant » l’assemblée générale, certains estiment qu’ils risquent tout simplement d’empêcher Ares de poursuivre son activité. En effet, les fonds propres de la société étant inférieurs de plus de la moitié du capital social au 31 mars 2009, les actionnaires doivent se prononcer sur la poursuite de l’activité. Or, pour être votée, cette résolution doit réunir au minimum 20% des voix. Si ce quorum n’est pas atteint lors de la deuxième assemblée, la société aura deux mois pour en organiser une troisième. Mais la direction indique que le vote de cette résolution n’est pas indispensable à la poursuite de l’activité, les fonds ayant de toute façon été reconstitués au 10 avril.


Le cours a flambé de 50% en l’espace de trois semaines

Cette péripétie pourrait bien insinuer le doute parmi les petits actionnaires, et notamment les spéculateurs, qui semblent avoir fait du titre l’un de leur instrument de jeu favori (si l’on en juge par les volumes échangés portant certains jours sur plus de la moitié du capital). En l’espace de trois semaines, la valeur a ainsi flambé de près de 50% en atteignant les 0,43 €. Une spéculation effrénée qui intervient alors qu’une partie des créanciers, dont Ares a contesté les créances, défile actuellement devant le Tribunal de commerce pour justifier la réalité de leur dû.

 

NB : cet article a été amendé par rapport à sa version initiale. Notre interprétation selon laquelle un défaut de quorum lors de la deuxième assemblée générale pouvait conduire à une liquidation s’avérant erronnée.