Promu par France iT, le réseau national des clusters numériques, le Label Cloud français, premier label à destination des petits fournisseurs de services cloud vient d’être décerné à ses deux premières sociétés candidates : l’éditeur Cegedim Activ et l’intégrateur Inforsud Diffusion.

La première a obtenu le niveau expert (le plus élevé) pour ses solutions SaaS dans le domaine de la santé, et Inforsud Diffusion le niveau confirmé (intermédiaire) pour son offre d’hébergement et de messagerie.

Le Label Cloud valide que l’offre labellisée répond bien aux prérequis du Cloud (notamment en termes de flexibilité), qu’elle est de qualité, fiable et que l’entreprise a les compétences requises pour la mettre en œuvre. L’objectif est de développer l’économie du Cloud en élevant le niveau de confiance des entreprises utilisatrices vis-à-vis des fournisseurs de services cloud.

Lors du lancement de ce label fin 2013, ses promoteurs espéraient franchir la barre des trente entreprises labellisées au tournant de l’année 2014. Un objectif qui s’est avéré en fin de compte hors de portée. « La mise en pratique a pris un peu plus de temps que prévu. Le label implique un certain niveau d’exigence et demande entre 3 et 9 mois de préparation avant le passage devant le jury, explique Laura Lougarre, chargée des relations presse de DigitalPlace, le cluster d’entreprises numériques de la Région Midi-Pyrénées à l’origine du label. La préparation à la labellisation nécessite de mobiliser toutes les parties prenantes de l’entreprise concernées par la fourniture du service cloud. C’est un projet structurant qui nécessite du temps pour converger sereinement et efficacement vers les bonnes pratiques du label », poursuit-elle.

Simon Bretin, patron d’Inforsud Diffusion, chiffre ainsi à six mois en équivalent temps plein l’investissement humain qu’il lui a fallu consentir pour décrocher le label. L’entreprise, qui a réalisé 5 M€ de chiffre d’affaires en 2014 (dont 7% en Cloud) avec un effectif de 37 collaborateurs, s’est faite accompagner par la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) pour compléter la formation de ses équipes selon les prérequis du Label Cloud et bénéficier d’un pré-audit.

La labellisation en tant que telle a nécessité un investissement de 2.000 € supplémentaire plus les frais de déplacement pour aller soutenir son dossier devant les auditeurs du comité d’attribution. Mais le jeu pourrait en valoir la chandelle. « En tant qu’acteur historique de l’intégration nous ne sommes pas nécessairement perçus comme innovants et pertinents sur le Cloud. Ce label doit rassurer nos clients et prospects sur le sérieux et la qualité de nos offres […] et sur notre capacité à les accompagner dans leur transition numérique », confie Simon Bretin.

Et contrairement aux certifications ISO 27001, qu’il juge « trop lourde », ou ITIL, qui a le défaut de certifier « les collaborateurs mais pas les processus d’entreprise », le label Cloud présente l’avantage de « prendre en compte des aspects non normatifs comme la précision des offres, leur clarté et l’adéquation entre la promesse technique-marketing et la réalisation effective » … Un point très important pour les TPME, selon lui.

Un raisonnement qui semble en tout cas faire son chemin : une trentaine d’entreprises auraient d’ores et déjà entamé la démarche de labellisation, dont une vingtaine en Midi-Pyrénées et une dizaine sur le reste du territoire. Ainsi, en dépit d’une mise en route plus longue que prévu, le Label Cloud français pourrait bien finir par s’imposer.