L’effondrement en 2019 de la plateforme de négociation de crypto-monnaie canadienne Quadriga CX était dû à un système de Ponzi mis en place par le fondateur Gerald Cotten, décédé subitement en Inde décembre 2018, a révélé la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario. Confronté à des pertes lorsque le prix des actifs cryptographiques a bougé, Gérald Cotten a couvert les pertes qui en résultaient avec les dépôts d’autres clients, selon le document de la Commission. Celle-ci évoque à juste titre « une fraude à l’ancienne enveloppée dans une technologie moderne ».
Autre paradoxe, Gerald Cotten, qui passe désormais pour un escroc, était également un philanthrope. Il était à Jaipur pour y ouvrir un orphelinat, lorsque la maladie de Crohn l’a emporté à 30 ans en possession du mot de passe de la plateforme qu’il était le seul à détenir. Ce qui n’a pas manqué de donner naissance à des rumeurs, certains l’accusant notamment d’avoir organisé sa disparition et détourné l’argent récolté.
Selon le document de la Commission, consulté par Reuters, quelque 76.000 investisseurs du Canada mais aussi d’autres pays ont perdu collectivement au moins 169 millions de dollars canadiens (110,1 millions d’euros). À la mort de Gerald Cotten, la plateforme devait près de 215 millions de dollars canadiens à ses clients (140 millions d’euros). Environ 34 millions de dollars ont été pu être récupérés par le syndic de faillite et remboursés aux clients. Au cours des mois précédant son décès, le patron de la plateforme a rendu environ 10 millions de dollars à Quadriga.