Kaspersky vient d’annoncer l’ouverture d’un datacenter à Zürich. Accusé par les autorités américaines, britanniques et lituaniennes ainsi que par plusieurs administrations de pays européens de travailler pour le compte du FSB, le successeur du KGB, l’éditeur russe d’antivirus essaye de montrer sa bonne foi. Il indique avoir choisi la Suisse pour sa politique de neutralité et sa solide législation de protection des données. « Nous abordons la question de confiance en déplaçant nos installations de stockage et de traitement des données, de même que l’assemblage de nos logiciels en Suisse », a expliqué à Reuters, le fondateur et CEO de Kaspersky Labs, Eugène Kaspersky. « Les données de nos clients en Amérique, Europe, Japon, Corée, Singapour et Australie seront désormais stockées et traitées en Suisse. D’autres pays suivront. » L’éditeur a par ailleurs assuré, sans plus de détails, à l’agence de presse qu’il ouvrira des centres de données en Amérique du Nord et en Asie à partir de 2020. Selon une source proche de l’éditeur et connaissant bien le fonctionnement des autorités de Moscou, les services de sécurité russes pourraient toutefois s’opposer à un transfert du datacenter en dehors de leur juridiction.
Malgré des révélations de Bloomberg concernant des mails échangés en 2009 entre Eugene Kaspersky et ses collaborateurs directs au sujet d’une collaboration étroite avec le FSB « à la demande expresse de la Loubianka » (qui n’est autre que le siège de la FSB), l’éditeur russe a toujours démenti toute collaboration avec un quelconque gouvernement pratiquant le cyberespionnage ou des actions cyberdéfensives. L’éditeur réalise environ 85% de son activité en dehors de son pays d’origine.