Le vent serait-il en train de tourner mauvais pour Oracle ? Peu après avoir perdu une bataille contre HP, voilà que l’éditeur contrôlé par le vindicatif Larry Ellison se voit mettre au tapis par Google.

Dans un jugement préliminaire du 1er août, confirmé quelques semaines après, le tribunal saisi par HP condamnait Oracle à poursuivre ses développements sous Itanium jusqu’à la fin de commercialisation de la plateforme. L’éditeur annonçait aussitôt qu’il allait faire appel puis faisait savoir quelques jours après qu’il se conformerait au jugement sans toutefois renoncer explicitement à son recours.

Et voilà qu’après ce revers cinglant, son autre « ennemi intime », qu’il accusait il y a tout juste deux ans d’avoir pillé les brevets protégeant 37 API Java lui appartenant pour enrichir la machine virtuelle Dalvik ainsi qu’Android – mais blanchi par les jurés – se voit accorder un chèque de 1,13 million de dollars à ses dépens. Certes, ce n’est qu’une demi-victoire pour Google qui lui réclamait 4 millions de dollars en remboursement des frais de justice engagés dans cette affaire. Malgré tout la pilule est dure à avaler. On ne sait toutefois pas si dans ce combat titanesque la firme de Larry Ellison fera ou non appel, pour aboutir ainsi devant la cour suprême.

Faut-il voir dans ces deux échecs les raisons qui ont poussé l’éditeur à dénoncer l’accord intervenu avec un autre adversaire de taille (d’autant qu’il est son concurrent direct) : SAP ? La question mérite d’être posée. Oracle a en effet fait savoir qu’il ne se contentait pas des 306 millions de dollars de dommages et intérêts que l’Allemand a accepté de lui payer dans le cadre de l’affaire TommorowNow.

En faisant appel de cet accord, il a en effet tout à gagner. Soit il obtient plus, soit le juge estime que la somme stipulée dans l’accord est conforme au préjudice subi. Dans les deux cas, il partira avec un chèque confortable qui lui permettra de payer le million de dollars dû à Google. Et de rémunérer sans trop de problèmes les juristes dont il aime apparemment s’entourer.