Serge Aziza, le pdg du premier grossiste VMware français, commente les dernières annonces de l’éditeur, son exposition à la crise, l’émergence de la VDI et la montée en puissance de son écosystème.

 

Que fallait-il retenir selon vous de VMWorld, la dernière conférence mondiale de VMware, qui s’est tenue au début du mois de septembre dernier ?


Serge Aziza : je retiendrais trois points essentiels. Le repositionnement de l’hyperviseur de VMware qui se tourne désormais vers les utilisateurs et la virtualisation des postes de travail (VDI) ; le rachat de Spring Source qui va permettre à VMware de s’intégrer aux architectures Cloud et les mises sur le marché des versions 4 de sa suite virtualisation VSphere et de sa solution VDI View (cette dernière étant attendue pour les prochaines semaines). Ces annonces impliquent beaucoup de travail de notre part pour former les revendeurs et les inciter à mettre en œuvre les nouvelles fonctions de VSphere 4 et View 4 au sein des infrastructures de leurs clients.

Que répondez-vous à ceux qui disent que la virtualisation de postes de travail n’a pas encore décollé et que VMware n’est pas le mieux placé pour en profiter ?


Serge Aziza : C’est vrai qu’il y a encore peu de clients déployés. Mais il y a une forte attente autour de cette technologie si l’on en juge par le nombre de maquettes que nous réalisons actuellement. Une bonne part de ces maquettes débouchera sur des affaires courant 2010 mais il faudra attendre 2011 pour que la virtualisation des postes de travail rentre définitivement dans les mœurs, le temps de démontrer son intérêt en termes de retour sur investissement. A terme, la VDI sera un marché beaucoup plus important que la virtualisation de serveurs.

Quant à savoir qui s’imposera sur ce marché, je pense au contraire que VMware dispose de nombreux atouts : un savoir faire qui n’est plus à démontrer ; une plate-forme unifiée qui s’appuie sur la même technologie pour virtualiser les datacenter et les postes de travail, une forte base installée prête à accueillir les postes virtualisés et des liens très étroits avec les leaders du stockage EMC et Netapp, composante essentielle pour tirer pleinement parti de la virtualisation.

Comment analysez-vous la baisse des ventes licences de VMware ? N’est ce pas une conséquence de la montée en puissance d’Hyper-V à l’heure où Microsoft commence à communiquer sur des affaires prestigieuses ?


Serge Aziza : En tant que partenaire solution Microsoft, j’ai assisté aux présentations relatives à Hyper-V au dernier tour de France 360°. Le discours que j’y ai entendu m’a ramené trois ans en arrière. Leur produit n’est pas comparable à celui de VMware et le discours commercial est encore approximatif. La baisse du chiffre d’affaires licences de VMware s’explique par un affaiblissement conjoncturel de son marché OEM lié à la baisse des ventes de serveurs. Mais le chiffre d’affaires continue à progresser grâce à la maintenance et la VDI devrait accélérer cette croissance. Et VMware conserve plus de 80% de parts de marché selon les analystes.

Qu’est ce que l’avènement de la virtualisation des postes de travail va changer ?


Serge Aziza : Cela va considérablement faciliter la gestion du changement et notamment les migrations vers les nouveaux OS. Du côté des utilisateurs, on n’aura théoriquement plus besoin que d’un clavier et d’un écran. A mon avis, cela aura pour effet de doper  le marché des clients légers, mais aussi celui des portables et, on n’en parle pas suffisamment, celui des smartphones et autres assistants personnels. Nous allons d’ailleurs avoir une offre d’hyperviseurs pour ces terminaux et nous sommes d’ores et déjà en mesure d’installer des machines virtuelles sur des iPhone, grâce à la technologie de la société grenobloise Trango, rachetée par VMware.