Le pire cauchemar pour un hébergeur ? Perdre la connexion avec le centre de données qui héberge son propre système d’information. C’est ce qui est arrivé à Access Group le mardi 28 mars dernier vers 10h00. Le centre de données Maxnod de l’opérateur Adeli à Saint-Trivier-sur-Moignans (Ain) est alors en feu et Access Group n’a plus ni système d’information ni aucun moyen de communiquer avec ses clients. C’est le black-out complet. Il durera plusieurs jours.

Rapidement, Access comprend que le retour à la normale va prendre du temps. Notamment pour la quarantaine de clients – représentant environ 5.000 utilisateurs – dont les services d’hébergement et de lien ont été complètement interrompus. Une cellule de crise est montée qui est chargée de les informer au fur et à mesure de l’évolution de la situation.

Les pompiers mettront toute la journée à éteindre l’incendie. Le soir, le local des batteries des panneaux photovoltaïques, où s’est déclaré l’incendie, n’est plus qu’un amas de cendres, le système électrique et la fibre sont inutilisables mais la salle des serveurs et la salle réseau ont été épargnées par les flammes. L’espoir est permis.

Dès le lendemain 6h00, une équipe Access est sur place avec tout l’équipement nécessaire pour récupérer les serveurs, les baies de stockage et les équipements et les équipements réseaux afin de les transférer vers son autre centre de données – où l’intégrateur avait par chance des cages privatives disponibles et des branchements électriques déjà fonctionnels – en vue d’une remise en service le plus rapidement possible. Une société spécialisée est mobilisée pour nettoyer les matériels de leurs suies avant de les tester et de les réinstaller.

Très vite, il s’avère que les serveurs sont en état de marche mais que certains équipements réseaux et de sécurité (routeurs de niveau 3, firewall…) sont irrémédiablement perdus. Des équipements qu’il a fallu non seulement réapprovisionner mais surtout reparamétrer, faute de compatibilité avec les anciens matériels.

Il faudra attendre le week-end pour que l’intégrateur puisse récupérer son propre système d’information, notamment son système téléphonique, et deux jours de plus pour que l’ensemble des clients puissent redémarrer. La bonne nouvelle étant que l’intégralité des données de production ont été sauvées, y compris pour les clients qui n’avaient pas souscrit de service de sauvegarde.

S’il reste encore beaucoup à faire – notamment remettre en route les PRA, monter les dossiers d’indemnisation avec les assurances… – Dominique Plottier, président d’Access Group, est soulagé. Après une semaine d’efforts intenses pour faire repartir la production, il a pu s’accorder un peu de répit.

Avec le recul, il considère que deux facteurs ont beaucoup aidé l’entreprise à surmonter l’épreuve : l’expérience Covid, qui l’a entraînée à l’exercice de la cellule de crise et à faire preuve de réactivité, et l’incendie du centre de données OVH il y a deux ans qui avait fait prendre conscience à toute la profession que le risque zéro n’existait pas. Un événement qui l’avait incité à encourager ses clients à souscrire des services de sauvegarde ou de reprise d’activité.

Gageons que Access Group tirera de nouveaux enseignements de cet accident.

Photo : restes du centre de données Maxnod après l’incendie

Crédit photo : Hugues Delamure