L’arroseur arrosé ou plutôt, le serviteur de l’arroseur arrosé. La loi Hadopi votée en juin 2009 prévoit de punir le défaut de surveillance de son accès à l’Internet contre l’utilisation de ce dernier par un
tiers pour la diffusion d’une œuvre protégée. Or a appris par la bouche même du secrétaire général de la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet, Eric Walter – ou plutôt par un un tweet rédigé de sa main – qu’il avait momentanément suspendu ses connexions avec son prestataire chargé de collecter les adresses IP des contrevenants, Trident Media Guard.
En effet, des informations appartenant à la société nantaise, dûment piratées, ont circulé sur Internet le week-end dernier. Des données « provenant d’un serveur de tests de la société dédié à son équipe de R&D ». C’est le discours officiel qui ne trompe personne. Et quand bien même il s’agirait d’adresses IP servant à des tests (qui semblent tout ce qu’il y a de plus réelles pour le site Numérama), le moins que l’on puisse dire est que les serveurs de TMG ne sont pas sécurisés.
Cet incident embarrasse la haute autorité et l’industrie musicale qui, chacun de leur côté, ont diligenté un audit. Ces audits s’ajouteront à celui en cours réalisé par une CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) sourcilleuse qui s’intéresse elle-aussi à TMG, et ce depuis plusieurs mois. Le moins que l’on puisse dire est que la récolte d’adresses IP en cours pourra être conestée par quelque avocat bien inspiré. En attendant, les résultats desdits audits, l’Hadopi travaille sur le stock déjà reçu pour reprendre les termes d’Eric Walter.
Hado piraté ou Hadopi raté ?