Alors que le développement de l’intelligence artificielle (IA) s’accélère, une étude de Goldman Sachs Research souligne l’impact de cette technologie sur l’infrastructure mondiale des centres de données et sur la demande énergétique à l’horizon 2030.
Selon le rapport, la demande mondiale en capacités de centres de données devrait passer de 62 GW aujourd’hui à 92 GW d’ici 2027*, soit une croissance de 50%. En 2023, cette capacité était répartie entre les charges de travail cloud (58 %), traditionnelles (29 %) et l’IA (13 %). Mais la dynamique change : en 2027, l’IA pèserait 28 % du marché, le cloud descendrait à 50 % et les charges traditionnelles à 21 %.
Répondre aux exigences nouvelles des charges de travail d’IA impose de déployer des infrastructures toujours plus denses. Il y a trois ans, un système d’IA haut de gamme intégrait huit GPU par serveur. D’ici trois ans, les racks pourraient embarquer 576 GPU, avec une consommation de 600 kilowatts, représentant la consommation de 500 foyers soulignent les analystes.
Cette transformation bouleverse la donne énergétique. Selon l’étude, la consommation mondiale d’énergie des centres de données grimpera de 165 % d’ici 2030, passant de 1-2 % de la demande énergétique globale en 2023 à 3-4 % en fin de décennie.
Pour répondre à cette hausse, 40 % de l’augmentation de la demande sera satisfaite par les renouvelables, contre 60 % par le gaz naturel. Conséquence directe : les émissions mondiales de CO₂ dues aux centres de données progresseront de 215 à 220 millions de tonnes d’ici 2030, représentant 0,6 % des émissions énergétiques mondiales.
* L’estimation de 92 GW se fonde sur un scénario médian basé sur une croissance annuelle « moyenne » de 17 %. La banque d’investissement n’écarte pas une trajectoire à 14% si la demande en IA s’avère inférieure aux prévisions et jusqu’à 20% si la demande est supérieure ou avec des GPU nécessitant encore plus de puissance que prévu.