La filiale française du conglomérat japonais a finalement officialisé la semaine dernière le transfert à Solutions 30 de son activité de support informatique de proximité, dite IT Field Services. Ce transfert s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique signé entre les deux sociétés, Solutions 30 devenant le sous-traitant de référence du Fujitsu pour ses interventions sur site. Dans le cadre de ce partenariat, Solutions 30 s’est engagé à reprendre au 1er juillet une partie des équipes Field Services de Fujitsu, soit près d’une centaine de personnes sur les quelque 160 que comptait cette activité. Les techniciens qui ne rejoignent pas Solutions 30, sont en passe de quitter l’entreprise dans le cadre d’un plan de départs volontaires et de sauvegarde de l’emploi.
En se séparant des équipes en charge du support de proximité, Fujitsu réduit d’environ un tiers son effectif en France. Pour autant, Benjamin Revcolevschi, directeur général de Fujitsu France, assure que cette opération ne doit pas être interprétée comme un signe de désinvestissement mais au contraire qu’elle s’inscrit dans un plan global de développement de ses activités en France et notamment de son activité infogérance du poste de travail (ou managed workplace services) – dont l’activité field services est l’une des composantes – qu’il considère comme stratégique, et dont le poids dans l’activité de Fujitsu France s’est accru au cours des dernières années.
Alors pourquoi se séparer du support de proximité ? « Parce qu’on assiste à une automatisation croissante de l’accompagnement des utilisateurs et que la part du support de proximité tend à diminuer face au support à distance (le service desk) », explique Benjamin Revcolevschi. De fait l’activité field services de Fujitsu France perdait de l’argent et souffrait d’un problème de sureffectif. Dans un document interne dévoilé à l’occasion du PSE, l’entreprise notait ainsi qu’en début d’année, le taux d’occupation de ses techniciens était inférieur à 75%. Un chiffre à nuancer toutefois, selon une source syndicale, qui estime que Fujitsu a volontairement sous-employé ses équipes internes en confiant sytématiquement à des sous-traitants la partie geste de proximité sur ses derniers gros contrats de services.
Toujours est-il que Fujitsu a vu en Solutions 30 le partenaire idéal pour résoudre ses problèmes. « Avec ses quelque 1.400 techniciens répartis sur tout le territoire, Solutions 30 offre une densité d’intervenants inégalée, gage de réactivité, d’efficacité et, à terme, d’économies », invoque Benjamin Revcolevschi. Des arguments que ce dernier juge essentiels pour ses clients et partenaires, précisant que Fujitsu conserve la gouvernance des contrats en interne, de même que l’expertise associée. Quant au service desk, il continue d’être assuré en propre via ses différents centres de services – mais dont aucun n’est implanté en France.
Fujitsu France entend donc bien maintenir sur l’exercice en cours la dynamique de croissance à deux chiffres que ses services ont enregistré sur l’exercice précédent. Mais ce n’est pas son seul vecteur de croissance. La France vient effet d’être choisie par sa maison mère pour accueillir son premier centre d’excellence dédié à l’intelligence artificielle hors Japon. Ce centre vient d’ouvrir dans l’incubateur de l’École Polytechnique, le Drahi X-Novation center, à Saclay (94). Des recrutements, notamment d’experts en algorithmique et de data scientists, devraient suivre d’ici à la fin de l’année. Fujitsu a également annoncé une coopération renforcée avec les startups françaises. Le groupe, qui a déjà racheté deux startups ces dernières années – uShareSoft et Run My Process – et qui vient de prendre une participation minoritaire dans Ubiqube, a annoncé vouloir consacrer 50 M€ d’investissements à ces différents projets.