Fujitsu France a ouvert une procédure d’information-consultation mi-novembre pour annoncer une réorganisation stratégique incluant une externalisation de son activité field services (maintenance sur site). Cette activité, qui regroupe environ 170 techniciens et leurs managers, soit un tiers de l’effectif de la filiale française, pourrait être cédée en totalité ou en partie à un acheteur pour l’instant non dévoilé mais que des sources internes présentent comme étant vraisemblablement Proservia. Contacté, ce dernier a répondu qu’il ne commentait pas les rumeurs.

Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’annonce par le constructeur japonais de la suppression de 3.800 emplois au sein de ses différentes filiales européennes. Un plan d’économies qui s’est déjà traduit par la suppression de 1.800 postes en Grande-Bretagne et de plus de 400 en Allemagne.

Fujitsu justifie cette initiative en rappelant que cette activité spécialisée dans la maintenance multimarques est structurellement déficitaire depuis de nombreuses années et qu’il souhaite réorienter ses investissements vers les services liés à la transformation digitale. Mais les salariés ne l’entendent pas de cette oreille. Plutôt âgés – la moyenne d’âge se situe autour de 50 ans – et ayant effectué la totalité de leur carrière chez Fujitsu pour un grand nombre d’entre eux, ces derniers sont très inquiets pour leur avenir, souligne une source syndicale.

Le rapport d’expertise commandé par le comité d’entreprise au cabinet Syndex dévoilé hier conclut de fait qu’un transfert de l’activité nuirait gravement aux conditions de travail. Le rapport pointe au passage la faiblesse des justifications économiques de cette opération qui pourrait s’apparenter à un plan social déguisé, toujours selon cette source syndicale.

Correctif du 23 janvier :

Le titre initial de notre article : « Fujitsu France va se séparer de son activité services, soit un tiers de son effectif » ainsi que son contenu étaient partiellement inexacts. Fujitsu nous a en effet précisé ce jour que seule une partie de l’activité services – en l’occurrence les équipes dites « field », représentant certes potentiellement un tiers de l’effectif, était concernée par un projet d’externalisation. Mais ce projet, dont la procédure d’information-consultation démarre tout juste, s’inscrit dans un plan stratégique plus vaste d’évolution de l’entreprise vers la transformation numérique prévoyant d’importants investissements et des créations d’emplois. Fujitsu précise par ailleurs à l’adresse de ses clients que, quelle que soit l’issue de la procédure, il gardera la gouvernance des contrats existants.