L’Europe doit se donner les moyens de « concurrencer les États-Unis et la Chine sur un pied d’égalité » : tel est le mot d’ordre d’Euclidia. Ce nouveau collectif veut renforcer l’écosystème du cloud computing européen. Pour ce faire, il a le soutien du Conseil national du logiciel libre (CNLL), de l’Association européenne des innovateurs en télécommunications de nouvelle génération (EANGTI), du Fond de dotation du Libre (FDL) et d’OW2.

Orienté Open Source et se voulant soucieux du respect des avancées en matière de protection de la vie privée, il compte actuellement 23 PME européennes parmi ses membres : Abilian, Amarisoft, Beremiz, BlueMind, Clever cloud, E.corp, Jamespot, Innoroute, Linbit, Netframe, Nexedi, Nextcloud, ng-voice, Nitrokey, OpenSVC, Patrowl, Rapid.Space, Scaleway, SenX, Signal18, Submer, Vates et XWiki.

Pour pouvoir adhérer à Euclidia en tant que membre à part entière, le site de l’association précise que les entreprises doivent répondre à trois critères :

  • fournir du matériel et/ou du logiciel pour des infrastructures cloud (IaaS, PaaS, SaaS),
  • être une PME,
  • être détenue majoritairement par des actionnaires basés en Europe.

Ludovic Dubost, PDG de XWiki, l’un des membres, explique qu’en tant qu’éditeur français et roumain de logiciels Open Source, « nous participons à Euclidia car nous pensons que l’Europe a besoin d’une stratégie logicielle souveraine forte fédérant et soutenant tous les acteurs locaux participant à redonner le contrôle des logiciels aux citoyens et entreprises d’Europe. »

L’alliance nouvellement formée entend influencer les politiques publiques et les grands donneurs d’ordre français et européens. Concrètement, elle va plaider pour « un accès réciproque aux marchés publics et le financement public en Europe d’au-moins 10 plateformes cloud de pointe basées sur des technologies européennes. »

Euclidia souhaite ainsi se démarquer de l’initiative Gaia-X, plutôt axée désormais sur des partenariats entre grands comptes européens et internationaux (y compris les GAFAM américaines).

Et Jean-Paul Smets, président du Fonds de dotation du Libre, de remarquer dans un communiqué que « de nombreuses technologies utilisées par les principaux fournisseurs internationaux de cloud ont été créées en Europe. Parmi elles, citons l’automatisation du cloud (Mark Burgess), les conteneurs (Poul-Henning Kamp), la virtualisation (qemu, Xen), le stockage virtuel par blocs (Linbit), la collaboration en SaaS (Jamespot), le PaaS (Zimki), le Edge (SlapOS), les serveurs bare metal à processeur ARM (Scaleway), le vRAN (Amarisoft), le secops (Patrowl), etc. »