Des effectifs réduits, des horaires plus longs et une charge de travail accrue, la récession a changé les normes du monde du travail, ce dernier étant devenu par ailleurs hautement concurrentiel.

Rien d’étonnant donc à ce que plus de neuf travailleurs français sur dix (92 %) déclarent souffrir d’épuisement professionnel dans leur emploi actuel, tandis que 19 % d’entre eux disent être en état d’épuisement permanent. C’est du moins ce qui ressort d’une étude réalisée au mois de juin par Consumer Analysis Limited  en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France où 450 employés ont été interrogés pour le compte de CareerBuilder.fr.

Selon l’enquête, plus de la moitié (52 %) de l’échantillon français déclare que le niveau de stress a augmenté au cours des six derniers mois. Cinquante-six pour cent des salariés interrogés affirment qu’ils ont connu un accroissement de leur charge de travail depuis le début de l’année, 14 % d’entre eux ajoutant qu’elle a beaucoup augmenté.

« Les difficultés économiques en France et en Europe ont forcé les entreprises à essayer de maintenir les niveaux de productivité d’avant la récession avec des effectifs réduits », explique dans un communiqué Frédéric Woldanski, directeur général de CareerBuilder France. « La pression pour faire plus avec moins de ressources a eu un impact sur le moral sur le lieu de travail. Les entreprises risquent d’avoir à subir une rotation importante des travailleurs et de perdre leurs employés les plus performants lorsque l’économie se redressera. »

Si 67 % des travailleurs français se déclarent loyaux envers leur employeur actuel, 30 % d’entre eux se sentent surqualifiés pour leur poste actuel et 35 % se disent prêts à changer de travail au cours des 12 mois à venir.

Les plus nombreux à se déclarer surqualifiés pour leur emploi actuel (41%) et les plus enclins à changer de travail (40%) sont toutefois les Britanniques.

Les plus loyaux envers leur employeur (86% de l’échantillon) sont en revanche les travailleurs allemands. Ce qui ne veut pas dire que tout est rose outre-Rhin puisque 53% des salariés y font état d’un niveau de stress accru et que 51% d’entre eux ont constaté une augmentation de leur charge de travail au cours des six derniers mois. Ils sont par ailleurs plus nombreux (38%) qu’en France a s’estimer surqualifiés pour l’emploi qu’ils occupent.