La crise de la dette souveraine en Europe a déjà un impact sur l’industrie IT américaine, qui affronte des baisses de chiffres d’affaires en EMEA. Des entreprises comme Adobe et Citrix sont exposées.

 

La dette souveraine sera le dossier chaud de l’été pour Christine Lagarde,nous apprenaient jeudi 7 juillet nos confrères Les Échos. La nouvelle directrice du FMI (Fonds monétaire international)  qui vient de prendre ses fonctions, devra juguler une crise en Europe, et notamment en Grèce et en Espagne, qui tend à prendre une tournure internationale. Une crise « qui s’étend au-delà l’Europe » a-t-elle ajouté, pointant du doigt les États-Unis et le Japon notamment.

Reste que notre continent est en première ligne et selon certains analystes, cités par nos confrères du Financial Express, l’industrie des services de la zone euro aurait enregistré un fort ralentissent de sa croissance en juin. Taux d’intérêts en hausse, commandes stagnantes, les entreprises se montrent peu optimistes, rappellent nos confrères rappelant à leur tour que ces données font écho à celles de la Chine ou des États-Unis, qui eux aussi ont mis en avant des taux de croissance en baisse.

Et justement. Aux États-Unis, l’industrie IT semble particulièrement exposée, expliquent nos confrères de Reuters. La crise européenne devrait notamment se faire sentir, dès le deuxième trimestre, sur les ventes des entreprises américaines qui commercent le plus avec l’Europe, soulignent des analystes. Notre confrère en recense notamment huit, issues du classement S&P -, des entreprises IT dont au moins 30 % du chiffre d’affaires est réalisé en Europe. Une forme d’effet papillon de la crise souveraine en somme, dont seraient aujourd’hui victimes Adobe, Citrix, Autodesk ou Lexmark.

L’éditeur de Photoshop, par exemple, qui réalise 30% de ses ventes dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), a noté un ralentissement de la demande en Europe lors de la publication de ses derniers résultats au deuxième trimestre. De 331,8 millions de dollars au premier trimestre, les ventes ont fléchit à 311,7 millions de dollars au second trimestre . Pour les trois derniers mois de 2010, elles avaient été de 339,6 millions de dollars. Un tassement de la demande dès le début 2011, provoqué par un décalage des achats, note Mark Garrett, directeur financier de l’éditeur (Rappelons à ce propos que les prix de l’éditeur en Europe sont très supérieurs à ceux qu’il pratique aux Etats-Unis – un problème que nous pointions du doigt dès 2008 – et ont peut-être un impact sur la demande en ces temps de crise).

Le spécialiste de la virtualisation Citrix, quant à lui, a vu son CA EMEA fondre comme neige au soleil pour son premier trimestre 2011 (-12,6%), passant de 152,7 millions de dollars au T4 2010, à 133,4 millions de dollars au T1 2011. 

Surtout, « aux Etats-Unis, l’impact d’un fléchissement de la demande à l’étranger pourrait endommager les marges des entreprises et avoir un impact sur les prix, l’excès d’inventaire devant alors être absorbé ailleurs dans le monde », rappellent enfin nos confrères.

 

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