Pour la troisième semaine consécutive, Econocom Services a été confronté aujourd’hui entre 9h00 et 11h00 à un débrayage d’une partie de ses salariés travaillant dans ses centres de services et, de plus en plus, sur les sites de ses clients en délégation. La mobilisation n’est pas massive mais elle est en hausse : 154 grévistes selon la direction d’Econocom – plus de 400 selon les salariés (soit un peu plus de 10% de l’effectif total) – contre 112 décomptés la semaine dernière. Cette hausse de la participation intervient alors qu’un nombre déjà conséquent de salariés sont en congés.

Leurs revendications sont toujours les mêmes : ils demandent des augmentations de salaire et une meilleure gestion des évolutions de carrière. La plupart sont de petits salaires (autour de 21.000 € brut par an) qui constatent que le niveau de leur rémunération est bloqué souvent depuis des années – comme l’immense majorité des salariés du groupe. Certains ont même vu leur rémunération baisser à la suite d’une promotion ayant eu pour effet de leur faire perdre certaines primes (associées notamment aux astreintes).

De fait, c’est l’autre sujet qui fâche, les coefficients ne suivent pas les évolutions de postes comme le prévoit pourtant la convention collective. Du coup, les rémunérations restent bloquées même lorsque les postes évoluent. « Les gens veulent des évolutions de salaires associées à des gestions de carrière cohérentes », résume un élu syndical.

Parmi les salariés mobilisés, une bonne partie de ceux du plateau de Tours, par qui le mouvement avait spontanément démarré il y a deux semaines. Suite à leur débrayage, la direction avait dépêché sa nouvelle DRH, Valérie Plasse, arrivée mi-juin, pour prendre en charge les ressources humaines de l’UES Services, jusque-là sous la responsabilité du directeur des ressources humaines groupe, Franck Fangueiro.

Après avoir rencontré une première fois les équipes en collectif et en individuel, Valérie Plasse s’était engagée à revenir vers eux mercredi dernier pour leur rendre des comptes. Bilan : ils n’auront rien de plus cette année, comme le résume l’un d’eux. Au mieux, ils peuvent espérer une avancée sur les coefficients en fin d’année et potentiellement une augmentation en juin 2023. Mais sans que la direction ne s’engage sur quoi que ce soit.

Une réponse très éloignée des attentes. D’autant qu’après la carotte, est venu le bâton : pas question de participer à un nouveau débrayage sans prendre le risque que soit mis fin aux discussions, voire que l’avenir de l’agence soit mis en péril, ont prévenu les managers de proximité. Une délocalisation potentielle de son activité au Portugal aurait même été évoquée.

Du côté de la DRH, on fait savoir qu’on continue de privilégier « une approche d’écoute et de suivi sur le long cours » et de « chercher des solutions individuelles correspondant aux difficultés de chacun ». Une « démarche d’accompagnement des collaborateurs qui s’effectue sur la durée ».