Le centre de services tourangeau d’Econocom est resté quasiment injoignable entre 9h00 et 10h00 – un horaire de forte affluence – ce lundi 27 juin. Et pour cause : une large majorité des salariés avaient décidé de débrayer une heure pour protester contre la politique salariale de leur employeur.

Ce n’était pas la première fois. Une partie de ce même centre de services s’était déjà mis spontanément aux abonnés absents pendant une grosse heure dans l’après-midi du 16 juin suite à l’annonce des résultats de la revue du personnel (people review). Les employés n’avaient pas supporté d’apprendre que, pour la plupart d’entre eux, il n’y aurait encore aucune augmentation de salaire cette année.

Une situation vécue comme une injustice, notamment par ceux dont le poste a évolué mais dont la rémunération est restée inchangée. Une pratique courante au sein du centre de services tourangeau d’Econocom à en croire un salarié. « Traditionnellement, il y avait en sus des augmentations au mérite, une enveloppe pour les évolutions de carrière. Mais cette dernière a disparu depuis plusieurs années », expose-t-il.

Résultat : les salariés acceptent des évolutions de postes impliquant un niveau de connaissances et de responsabilités supérieurs sans aucune contrepartie. Pire, en évoluant d’un statut de technicien helpdesk à celui d’administrateur, ou d’administrateur à responsable opérationnel de production, certains perdent des primes qui ne sont pas compensées.

Mais ce n’est pas le seul problème relevé par les salariés concernés. Pénurie de talents oblige, à diplôme équivalent et compétences égales, Econocom s’est mis à embaucher à des niveaux de salaires plus élevés que ceux dont bénéficient les personnes en poste depuis plusieurs années. À l’arrivée, cela donne des différences de salaire pouvant aller jusqu’à 10 ou 15 K€ par an. Et, bien-entendu, c’est source de turnover. Un phénomène plutôt nouveau au sein du centre de services de Tours mais qui a pris des proportions importantes.

D’une manière générale, les employés, soutenus par la CFDT, demandent que la classification Syntec soit respectée et que les coefficients et les intitulés de postes soient conformes avec les postes occupés. Ils revendiquent également une augmentation de 6% de leur brut annuel en rapport avec le niveau de l’inflation, le passage au statut cadre pour tous, l’atténuation des différences de salaires au sein des mêmes équipes, la reconnaissance de la prime Macron et le rapprochement des salaires avec les prix du marché pour limiter le turnover. Sans quoi, ils menacent de reconduire leur débrayage les prochaines semaines.