Moins d’une semaine après que la justice américaine ait débouté Oracle dans un procès l’opposant à Google, la firme de Larry Ellison reprend la route des tribunaux. Cette fois à l’initiative d’HP.

 

Petit rappel des faits. En août 2010, Mark Hurd est chassé de la direction générale du constructeur de Palo Alto pour une sombre affaire de harcèlement sexuel et de notes de frais abusives. Peu de temps après notre homme, qui est un ami personnel de Larry Ellison, est recruté par Oracle qui en fait un de ses présidents. Une nomination qui provoque une première action en justice de HP à l’encontre de l’éditeur pour non-respect d’une clause de non-concurrence. Après quelques mois, les deux entreprises enterrent la hache de guerre. Mark Hurd renonce à ses stock options HP et s’engage à ne pas dévoiler les informations concernant son ancien en sa possession.

Le document signé par les deux parties aurait également comporté une clause dans laquelle Oracle s’engageait à poursuivre les développements d’Itanium. Cette clause – démentie par la firme de Redwood Shores qui parle de simple coopération – n’aurait donc pas été respectée, Oracle annonçant en mars 2011 – à l’instigation de Mark Hurd affirment certaines rumeurs – l’arrêt de ces développements. Un coup dur pour HP, ses clients utilisant les produits Oracle disposant dans leur majorité de serveurs Itanium.

Reste à savoir ce que l’on trouvera dans le fameux contrat. Si la poursuite du développement d’Itanium y figure bel et bien on voit mal la justice américaine faire l’impasse sur une clause contractuelle. Dans ce cas la discussion tournera plutôt autour du montant des dommages-intérêts. Et il n’est pas du tout certain que le tribunal acceptera les prétentions d’HP qui réclame 4 milliards de dollars à son adversaire.

 

L’arrêt d’Itanium programmé


Oracle de son côté ne manquera pas d’argumenter qu’en réalité l’arrêt d’Itanium était programmé. C’est d’ailleurs ce qu’il a déjà fait, s’appuyant sur des propos qu’aurait formulé à l’époque Intel. Des propos démentis ensuite par le fondeur. Il aura par ailleurs beau jeu de rappeler que la plateforme avait déjà été abandonnée par Microsoft en avril 2010 et par Red Hat en décembre 2009.

Autre argument qui sera très certainement avancé par Oracle : la fraude. L’éditeur affirme en effet qu’il n’aurait jamais signé un accord avec son adversaire s’il avait su que ce dernier allait recruter Leo Apotheker, l’ancien président de SAP et ennemi juré de Larry Ellison, poursuivi par ce dernier dans l’affaire ToomorowNow.

Bref le printemps sera une fois de plus chaud en Californie. Particulièrement dans les prétoires.