CoreWeave, une startup spécialisée dans les infrastructures cloud accélérées par GPU et soutenue par Nvidia, a déposé cette semaine sa demande d’introduction en bourse (IPO). Dans un environnement instable où les opérations se sont raréfiées, CoreWeave tente sa chance sur le Nasdaq en se positionnant comme « hyperscaler de l’IA ». La société se distingue par une croissance explosive mais aussi par l’énorme dette résultant de ses investissements effrénés.

Dans le dossier préliminaire transmis à la Security Exchange Commission (SEC), CoreWeave déclare un chiffre d’affaires de 1,9 Md$ en 2024, en hausse de 737% par rapport aux 229 M$ de revenus de l’année précédente. Mais la société a enregistré une perte nette de 863 M$ et sa dette approchait les 8 Md$ fin 2024.

Sur le seul dernier trimestre 2024, la société a généré près de 750 M$ de revenus et enregistré un bénéfice d’exploitation de 112 M$. Elle était toutefois encore en perte nette de 51 M$ en raison de l’importance des frais d’intérêts.

La croissance de la startup repose sur une large infrastructure cloud, optimisée pour l’IA, déjà opérationnelle. Dans un contexte de pénurie de puces d’IA, CoreWeave aligne plus de 250.000 accélérateurs GPU Nvidia, répartis dans ses 32 centres de données et soutenus par plus de 360 MW de puissance active.

En 2024, 77% des revenus venaient de ses deux principaux clients, principalement Microsoft (62%) et dans une moindre mesure Meta. C’est une faiblesse du dossier, tout comme la dépendance à Nvidia, son unique fournisseur pour les GPU.

Le nombre d’actions à offrir et la fourchette de prix n’ont pas encore été déterminées à ce stade. Avant l’offre, Mike Intrator, le PDG et co-fondateur de CoreWeave (photo) détenait environ 38% des droits de vote, le fonds Magnetar 7% et Nvidia 1%.

Reuters avait rapporté en novembre dernier que CoreWeave espérait lever plus de 3 Md$ avec son IPO. Cela pourrait porter sa valorisation à 35 Md$, à comparer à une valorisation estimée à 23 Md$ après une vente secondaire en novembre dernier.