Créée en 2010, reprenant l’initiative lancée par Rackspace et la Nasa, l’OpenStack Foundation gère, avec la plate-forme de cloud éponyme, le projet open source qui connaît aujourd’hui la plus forte croissance.
Organisée par la SSII eNovance, la conférence OpenStack in Action a révélé le dynamisme et l’intérêt que génère le projet OpenStack dans la mouvance du cloud qualifié par Paul Cormier, Senior VP de Red Hat « de plus grande avancée depuis que j’ai commencé à travailler dans cette industrie il y a 35 ans ». Le cloud pourrait être considérée comme un aboutissement de l’évolution de l’informatique et OpenStack comme l’un des vecteurs les plus dynamiques qui remet l’open source au centre du jeu ,même si le sujet n’est plus au-devant de la scène et ne génère plus la confrontation « idéologique » que l’on a connue il y a une dizaine d’années ; confrontation qui opposait les quelques grandes éditeurs de logiciels propriétaires tels que Microsoft, Oracle ou SAP et le reste de l’industrie.
« L’une des caractéristiques open source que l’on attribue généralement à l’open source – pouvoir accéder au code – n’est pas la plus importante dans le cas d’OpenStack, poursuit Paul Cornier. OpenStack repose sur le principe de l’« open innovation qui s’appuie sur une communauté dynamique »(environ 14 000 contributeurs ; près de 1000 développeurs ont participé à l’élaboration de la version Havana, la dernière en date. Depuis sa création, la fondation a publié 8 versions de son logiciel avec un rythme de métronome de deux versions pas an. OpenStack bénéficie du soutien de presque tous les grands fournisseurs de l’industrie (pour accéder à la liste des sociétés). En trois années, ce sont près de 2 millions de lignes de code qui ont été développées par le biais de 375 contributions mensuelles en moyenne. Développé principalement en langage Python, OpenStack supporte presque tous les hyperviseurs du marché.
Le cloud sera-t-il exclusivement l’apanage de grands fournisseurs et va-t-il entraîner une contraction du marché ? Ce n’est pas l’avis de Raphaël Ferreira, fondateur et dg de la SSII eNovance pour qui les grands acteurs du cloud n’auront pas 100 % du marché IaaS et qu’il restera de la place pour des offres spécifiques. Mais comme toute nouvelle vague technologique, le cloud va entraîner une redistribution des cartes. « Pour jouer sur ce marché en tant que fournisseur de services cloud, une société a le choix entre trois familles de solutions : IBM, Azure ou VMWare qui sont à la fois fournisseurs de briques technologiques (dont certaines empruntés à OpenStack) et fournisseurs de services, les fournisseurs de solutions globales comme onapp, Parallel et Joyent ou les pourvoyeurs de briques open source tels que Openstack, Cloudstack – le projet issu de Citrix – et Eucalyptus ».
Dans l’univers du cloud open source, OpenStack est assez clairement en tête devant les projets Cloudstack et Eucalytus. En particulier, elle motorise les deux plates-formes de cloud public souverain français Cloudwatt et Numergy. Acceptée comme Gold Member de la fondation OpenStack en 2012, eNovance est le 8e contributeur en nombre de lignes de code de la version Havana grâce à la trentaine de développeurs qu’elle a dédiés au projet. Créée en 2008 en tant que SSII spécialisée en infrastructure, eNovance a commencé a développé des briques logicielles pour le cloud jusqu’en 2010, date à laquelle elle a appuyée toute son offre sur OpenStack.
« Nous proposons développons, implémentons et supportons des solutions hybrides qui incluent du cloud privé basé ses 3 data centers (gérés par Equinix, Telecity et Ecologic) et du cloud public chez Amazon Web Services et Cloudwatt », poursuit Raphaël Ferreira. Parmi ses quelque 2000 clients, on peut citer Rémi Cointrau, Canal+, Axa… eNovance entend évoluer dans l’univers applicatif et proposer des solutions communiquant par le biais d’un bus, le tout dans un environnement cloud.
Selon la dernière enquête réalisée par la fondation, les trois raisons pour l’adoption d’une solution OpenStack sont la réduction des coûts, l’efficacité opérationnelle et l’utilisation des technologies open source. Sur les 400 clouds basés sur OpenStack déployés, 75 % sont des clouds privés (hébergés en interne ou chez tiers) et 15 % des clouds publics.
De Havana à Icehouse
Dévoilée en octobre dernier et embarquant quelques 400 nouvelles fonctionnalités, la dernière version Havana comporte deux innovations majeures : Metering (Ceilometer) pour la collecte de données dans le but de constituer une solution de facturation et Heat, un système d’orchestration basé des templates.
Baptisée Icehouse, la prochaine version est prévue pour avril 2014. Et après l’OpenStack Summit tenu à Hong Kong en novembre dernier, l’OpenStack Foundation a choisi Paris pour organiser sa prochaine conférence en novembre 2014 à Paris.
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