Après deux années difficiles liées à la fusion de ses entités nantaise et bordelaise, l’autre intégrateur-infogéreur girondin semble avoir trouvé le second souffle qui le mènera au-delà des 50 M€ à l’horizon 2015.


Fin de la spirale de la décroissance pour CIS Valley. Issue de la fusion de CIS et d’Aquitaine Valley fin 2009, la société a ensuite traversé une période difficile marquée par de nombreux départs et une chute de son chiffre d’affaires. À l’issue de l’année 2010, celui-ci avait reculé de 36 M€ à 33 M€. Et il devrait ressortir à moins de 30 M€ pour l’exercice 2011. Mais depuis le deuxième semestre, la tendance est redevenue positive, avec une progression de 30% de ses prises de commandes et un effectif stabilisé autour de 120 collaborateurs, selon son président Michel Rouvellat.

Nommé début 2011 pour redresser la situation, ce dernier s’est rapidement mis à la tâche. Issu du GIE maîtrise d’ouvrage informatique du groupe Caisse d’Epargne (GCE Business Services) où il s’est notamment occupé de la consolidation du système d’information, il a orienté ses efforts sur le management et la culture de l’entreprise. Il a réduit le comité de direction de l’entreprise de 19 à 6 membres, rationalisé l’organisation en supprimant le management intermédiaire, mis en place des outils de pilotage, investi dans la formation, notamment pour développer ce qu’il appelle la « culture projets ».

« J’ai trouvé en arrivant une forte culture de la qualité (la société est certifiée ISO), explique-t-il, mais il manquait une certaine culture de l’engagement, autrement dit on manquait de proximité clients, de réactivité, de rigueur dans le pilotage et la planification… ». Le nouveau président a aussi fait en sorte d’impliquer ses troupes en leur présentant un plan de développement à trois ans (qui doit l’amener à 50 M€) sur lequel il a fait plancher l’ensemble des cadres. Résultat : « les collaborateurs ne partent plus et certains de ceux qui étaient partis commencent même à revenir », se réjouit-il.

Pour le reste, les fondamentaux ne changent pas. La société continue de s’appuyer sur ses trois métiers historiques : l’intégration, l’infogérance et le développement. Pour autant, tous ne se développeront pas à la même vitesse. Alors que pour l’intégration, l’objectif à trois ans est une croissance de 25% (ce qui ne permettra même pas de revenir au niveau d’activité de 2009), sur l’infogérance, CIS Valley prévoit une croissance de 76%.

Un objectif pas si inaccessible qu’il n’y paraît : l’activité infogérance de l’entreprise progresse déjà au rythme de 25% à 30% par an, remarque Michel Rouvellat. Mais il dispose en plus d’un atout maître dans son jeu : un partenariat avec son ancien employeur (devenu le groupe BPCE) pour disposer de capacités au sein de son tout nouveau datacenter.

D’une surface utile de 3.000 m2, ce centre de données a l’avantage d’offrir une disponibilité en « cinq neuf » (c’est-à-dire de 99,999%) au lieu des « quatre neuf » de son actuel datacenter de Bruges (33). Un centre qui offre de surcroît une grosse réserve de capacité (seulement la moitié de la surface est activée) et la possibilité de supporter la haute densité (25 à 30 KW par m2).

Une opportunité idéale pour prendre le relais de son actuel datacenter, proche de sa pleine capacité, et surtout pour construire un véritable catalogue de services cloud. Ce qu’il est précisémment en train de faire. « Nous préparons une offre complète, allant du IaaS au SaaS, qui sera disponible pour septembre », indique Michel Rouvellat, qui précise avoir énormément de demandes d’hébergement de solutions de la part des clients de la société.

Parmi les autres initiatives en cours, la société vient d’ouvrir des bureaux à Paris La Défense, en vue d’en faire son agence grands comptes. Elle démarre avec une petite équipe (deux personnes) mais projette de monter rapidement à une dizaine de personnes pour générer 10 M€ de CA supplémentaire à l’horizon 2014.