Les nouvelles mesures de contrôle à l’exportation mises en place depuis octobre par les États-Unis continuent de faire ressentir leurs effets. C’est désormais au tour du géant technologique chinois Alibaba d’en faire les frais. Il se voit privé d’accès aux designs des puces les plus avancées de son fournisseur britannique Arm, filière de SoftBank.

« Arm a conclu que les États-Unis et le Royaume-Uni n’approuveraient pas la vente de sa dernière série Neoverse V parce que les performances étaient trop élevées », rapporte le Financial Time. La société britannique agit donc de manière préventive pour éviter les risques de sanction. Elle pourrait toutefois demander des licences pour vendre la technologie. Mais selon le quotidien financier les chances seraient faibles en raison de la stratégie américaine de refuser à la Chine une technologie qui pourrait avoir des applications militaires.

Comme le rappelle nos confrères de The Register, Alibaba utilise déjà des puces basées sur Arm dans ses serveurs d’Alibaba Cloud. Ils sont fabriqués par sa filiale T-Head Semiconductor. Le groupe chinois espérait même faire reposer sur eux 20% de ses opérations d’ici 2025. Un coup dur pour le géant du cloud, qui va devoir se rabattre sur des gammes moins performantes, quand ses concurrents occidentaux continueront d’utiliser les dernières puces. L’architecture open source Risc-V est aussi considérée comme une alternative par les entreprises chinoises pour réduire leur dépendance aux technologies étrangères.

Les restrictions concernent les versions V1 et V2 de la puce Neoverse, spécialement conçue pour le calcul haute performance (HPC) dans le cloud et les charges de travail accélérées par l’IA/ML. Rappelons que les fabricants américains avaient été contraint les premiers de stopper l’exportation de leurs puces les plus puissantes, à commencer par Nvidia et ses GPU hautes perfomances A100 et H100, ainsi qu’AMD avec ses puces d’accélération MI250.

Toujours dans le registre des mesures visant la Chine, l’administration Biden a annoncé cette semaine qu’elle prévoyait de placer le fabricant chinois de puces Yangtze Memory Technologies et 35 autres entreprises chinoises sur une liste noire commerciale (Entity List) qui les empêcherait d’acheter certains composants américains, a rapporté mardi l’agence Bloomberg.