Arista Networks est prêt à employer la méthode forte pour faire baisser les tensions sur sa chaine d’approvisionnement. Dans ses échanges avec les analystes, en marge de la présentation des résultats du premier trimestre, la CEO Jayshree Ullal a déploré l’annulation de plus en plus fréquente des livraisons de fournisseurs qui peuvent survenir « littéralement la semaine où nous attendons les composants ». Elle  s’est dite prête à prendre les mesures pour satisfaire au mieux la demande des clients, « même si cela signifie d’acheter ces composants à des coûts très élevés ».

Un chiffre en témoigne. Le montant des engagements d’achats de composants d’Arista est passée en seulement un trimestre de 2,8 à 4,3 milliards de dollars. Il s’agit là d’investissements pluriannuels avec des commandes qui courent jusqu’en 2024. Interrogée sur le risque d’acheter ces composants au prix fort alors que les prix pourraient se normaliser par la suite, la CEO a déclaré que « le jeu en valait la peine » et que l’accent était mis sur « les composants qui sont le moins susceptibles de devenir obsolètes ».

Toutefois l’amélioration prendra du temps à se faire sentir. « Nous pensons que cet environnement de composants très contraint va se poursuivre au 2ème trimestre et qui sait  ce que sera le 3ème  trimestre », a reconnu Jayshree Ullal. Cette situation aura aussi un impact sur les prix après une première hausse de l’ordre de 10% en novembre dernier. « Nous envisageons une deuxième augmentation des prix compte tenu de l’énorme pression que nous avons sur les coûts », a déclaré la CEO, précisant que même si elle était décidée, étant donné les délais pour honorer les commandes, ses effets ne se feront pas sentir avec le second semestre 2023.

Ces problèmes d’approvisionnement n’ont pas empêché Arista Networks d’annoncer des ventes record au premier trimestre, avec une demande tirée notamment par les géants du cloud Microsoft et Meta. Son chiffre d’affaires enregistre une progression annualisée de 31,4% à 877 millions de dollars et son bénéfice net s’établit à 272 millions de dollars contre 180 millions un an plus tôt. Les perturbations impactent en revanche la marge brute qui était de 63,9% au premier trimestre contre 64,7% un an plus tôt. Une évolution qui va se s’accentuer au second trimestre avec une marge brute prévue entre 60 et 62% et un chiffre d’affaires entre 950 millions et un milliard de dollars.