Les recruteurs de la Silicon Valley et les anciens employés Apple travaillant chez les concurrents sont unanimes : Ils n’ont jamais reçu autant de CV de la part de collaborateurs en poste chez Apple, et notamment des ingénieurs hardware. C’est ce qu’affirment deux journalistes de Reuters dans un article consacré à Tim Cook. Ils citent notamment les propos d’un recruteur proche d’Apple qui se dit « inondé de messages de personnes dont il n’aurait jamais imaginé qu’elles veuillent un jour quitter Apple mais aussi de recrues récentes qui ont rejoint la société en imaginant quelque chose de différent de ce qu’elles ont trouvé ».
Pourtant, le régime Cook est perçu comme agréable et plus doux, ce qui constitue un changement bienvenu pour la plupart d’entre eux. « Ce n’est plus aussi fou et draconien que cela a été », confirme un consultant en recrutement ancien d’Apple. Mais Apple n’est tout simplement plus l’entreprise qu’ils ont connue sous l’ère Jobs.
Cette afflux de CV est confirmé par les capitaux-risqueurs de la Silicon Valley, souligne pour sa part BusinessInsider, sur la foi de témoignages recueillis avant l’été. « Apple avait la réputation de garder des décennies ses employés malgré des salaires, des progressions et des avantages inférieurs à ce qui se pratiquait ailleurs », explique le site. De quoi dissuader les capitaux risqueurs d’y faire leur marché pour approvisionner leurs start-ups en ingénieurs et cadres de haut niveau. Mais c’est en train d’évoluer. Raisons avancées par les candidats pour aller voir ailleurs : « les salaires plus avantageux » et « la culture Apple qui change ».
Du reste, BusinessInsider rappelle que l’analyste-blogueur John Gruber avait averti dès mars dernier que le plus gros problème d’Apple désormais allait être de retenir ses collaborateurs. Mais pour lui, cela ne signifie pas que les rats quittent le navire mais plutôt que « les talents capitalisent sur le succès de l’entreprise ».