Campaign for clear Licensing, une organisation à but non-lucratif basée au Royaume-Uni qui se définit comme un régulateur souhaitant  » secouer les choses dans dans le domaine des licences IT «  , vient d’adresser à Larry Ellison et ses collègues d’Oracle une lettre ouverte plutôt corrosive.

Celle-ci fait suite à une enquête réalisée l’an dernier par CCL auprès des gestionnaires des actifs informatiques de 100 entreprises dans le monde, dont 56 en Europe. Cette enquête dressait un constat accablant des relations entre l’éditeur et ses clients. Ainsi 44 des 100 personnes interrogées se déclaraient  » mécontentes «  et 44  » très mécontentes « , soit un taux d’insatisfaits de 88%.

La lettre ouverte exhorte ses destinataires « à prendre des mesures pour améliorer la confiance de ses clients et répondre à leurs préoccupations concernant la stratégie de vendor lock-in de l’éditeur s’il veut que sa stratégie actuelle de faire migrer ses clients vers ses services de cloud computing soit couronnée de succès. »

L’organisation, pointe parmi les motifs de plainte des clients des demandes d’audit souvent floues et auxquelles il est difficile de répondre (même les services de gestion des licences fournis par Oracle s’avèreraient en grande partie inutiles lors de ces audits) ou encore des modifications de licences souvent mal communiquées (dans la mesure où les équipes de l’éditeur travailleraient parfois avec des informations datées concernant l’état des licences). Oracle est également accusé de favoriser des choix de licences qui dopent son revenu au détriment des exigences de ses clients.

La publication du document apporte de l’eau au moulin des éditeurs open source. Le spécialiste français de PostgreSQL Dalibo vient ainsi de réagir à travers un communiqué.
Il y est expliqué que les clients se mettraient à l’abri de ces inconvénients en optant pour un SGDBR open source tel que PostgreSQL.  » Certaines entreprises hésitent encore à faire le pas de la migration, pour des raisons de continuité opérationnelle. Bien préparée, elle n’est pourtant pas impossible et le retour sur investissement est assuré. D’autres, dont l’activité débute à peine, mal informées ou mal conseillées, se dirigent vers des bases de données propriétaires alors même qu’il leur serait possible de faire un choix plus judicieux et dont les conséquences ne pèseront pas durablement sur leur activité « , assure encore le document.

Un choix judicieux qui pourrait également être MySQL, entré dans la corbeille d’Oracle lors du rachat de Sun en 2009, mais que l’éditeur ne souhaite pas vraiment mettre en avant, car peu rentable pour lui.