Après Aastra, au tour d’Avaya ? Selon des rumeurs persistantes circulant chez Avaya France, Oracle serait sur le point d’annoncer le rachat du fournisseur de systèmes de communication d’entreprise américain.

Il y a un mois déjà, Reuters avait révélé que des négociations en ce sens avaient eu lieu au début de l’année entre Oracle et les deux fonds d’investissement propriétaires d’Avaya (Silver Lake et TPG Capital) mais que celles-ci avaient été abandonnées depuis.

Reuters ajoutait que cette cession avait été envisagée à titre d’alternative au scénario de l’introduction du groupe en bourse. À l’étude depuis deux ans – une offre publique initiale a été déposée dès 2011 – celle-ci est constamment repoussée depuis en raison des incertitudes qui continuent de peser sur le succès de l’opération.

Les actionnaires du groupe ont en effet bien du mal à convaincre les éventuels investisseurs de ses perspectives de croissance dans la mesure où les revenus d’Avaya sont en recul constant depuis plusieurs exercices. Et ce, malgré les opérations de croissance externe (Radvision, Sipera, solutions d’entreprises Nortel …) et les diverses mesures pour inverser la tendance. Le chiffre d’affaires a fléchi de 7% en 2012 et a encore reculé de 10% sur les neuf premiers mois de l’année.

Et si le résultat opérationnel est repassé dans le vert en 2012 à 115 M$ après quatre exercices dans le rouge, les pertes nettes continuent de s’accumuler : 863 M$ en 2011, 344 M$ en 2012 et encore 387 M$ pour les neuf premiers mois de l’exercice 2013.

Autant dire que la situation est délicate pour Silver Lake et TPG Capital, qui ont déboursé 8,4 Md$ dans le cadre d’une opération de LBO en 2007 pour prendre le contrôle d’Avaya. D’où les discussions avec Oracle qui, de son côté, a besoin de relancer ses activités matérielles issues du rachat de Sun Microsystems en 2009. L’idée serait de proposer des systèmes intégrés mariant les centres de contact et les solutions de téléphonie IP du premier avec les matériels du second.

Avaya compte environ 16.000 collaborateurs dans le monde. Le groupe indique tirer les trois quarts de ses revenus de l’indirect. En France, les ventes indirectes représenteraient même 90% des facturations. Avaya revendique 2.500 partenaires au niveau mondial, dont quelque 200 en France.