Incapable de faire face à la charge de sa dette, le fournisseur de solutions de communications californien est sur le point de se mettre sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites – équivalent de notre procédure de redressement judiciaire, titrait le Wall Street Journal fin novembre.

Un mois plus tard, l’option est toujours d’actualité, a précisé le journal dans un nouvel article paru le 21 décembre. La procédure retenue par l’entreprise serait un dépôt de bilan-réorganisation qui lui permettrait de réduire la charge de sa dette.

Selon le scénario envisagé, avant de se déclarer en en faillite, la société devrait céder son activité centres d’appels. La firme Clayton, Dubilier & Rice LLC (CD&R) serait la mieux placée pour s’en emparer. Cette activité pourrait être valorisée 4 milliards de dollars. Elle permettrait à Avaya de rembourser une partie de sa dette de 6 milliards.

Moyennant la conversion d’une partie des créances restantes en capital, la société peut espérer se relancer sur des bases saines. En effet, bien que son exploitation soit positive depuis 2012, Avaya n’a cessé d’afficher des pertes depuis son rachat en LBO en 2007 par les fonds d’investissement Silver Lake et TPG Capital, faute d’être en mesure assumer les 400 millons de dollars d’intérêts annuels de sa dette.

De surcroît, Avaya ne parvient pas à enrayer l’érosion de ses ventes, qui ont reculé de 25% en quatre ans. Avaya jouit pourtant d’une bonne réputation en matière d’innovation mais ses ventes de nouveaux produits ne compensent complètement le déclin rapide de ses anciennes technologies, souvent héritées de ses multiples acquisitions – la société avait notamment racheté la division entreprises de Nortel en 2009, juste avant sa disparition.

Côté partenaires, on attend d’en savoir plus sans pessimisme excessif. « Nous attendions des mouvements côté Avaya depuis quelques temps, y compris une cession en bloc ou d’arrêt de l’activité Networking, expliquait fin novembre Jean-Marc Odet, PDG d’Interdata, partenaire d’Avaya pour la partie réseaux et la partie vidéo. Il semble que ce ne soit pas le cas. S’il se confirme qu’Avaya vend son activité centre d’appels, comme l’avait fait Alcatel avec Genesys il y a quelques années, cela nous semble plutôt positif. Cela donnera plus de focus aux activités qui nous intéressent et nous [confortera dans notre choix] de continuer à proposer ces technologies. Nous restons vigilants dans les mois qui viennent pour comprendre l’impact réel sur la continuité de l’activité networking d’Avaya, qui est une excellente technologie et que nous espérons redynamisée par la « nouvelle Avaya » ».