L’intégrateur pure player Oracle a décidé de prendre à bras le corps sa transition vers le Cloud en adaptant son offre et son expertise au nouveau paradigme. Ce faisant, la société a dû rapidement se rendre à l’évidence : son partenaire de toujours n’est pas en position de force sur ce marché, y compris chez ses clients historiques. D’où le choix d’abandonner sa stratégie mono-fournisseur et de se tourner vers les environnements Microsoft Azure et Amazon Web Services. Sans renoncer toutefois à l’offre Oracle.

L’annonce de ce virage stratégique en juillet dernier a été accueillie de la meilleure façon possible par les équipes en interne : elle s’est immédiatement traduite par une vague de cooptations, s’amuse Olivier Renaud, PDG d’Easyteam. Six mois plus tard, les équipes sont quasiment arrivées au bout du programme de certification AWS – l’objectif est d’atteindre le niveau Advanced – et sont en cours sur le programme Azure. Du reste, l’intégrateur avait déjà fait quelques entorses à sa stratégie mono-fournisseur depuis deux-trois ans en commençant à superviser et à exploiter des bases de données multi-technologies (SQL, open source…) et en hébergeant sur AWS la plateforme de supervision de ses quelque 70 clients infogérés.

Une petite acquisition

Pour accélérer sa montée en compétence, Easyteam a racheté fin novembre Levers Consulting, une petite société de développement parisienne d’une petite dizaine de personnes, orientée business intelligence et bases de données Microsoft. Levers lui a apporté par la même occasion quelques références prestigieuses telles Veolia ou Engie. Quant à sa dirigeante, Khadija Huebra, elle a pris la direction de son agence parisienne.

Cet élargissement de son périmètre d’intervention doit permettre à la société de renouer avec la croissance sur l’exercice en cours, espère Olivier Renaud. Du moins sur l’activité services. Car, non seulement son activité négoce est en forte décroissance – en raison notamment du basculement du marché vers des offres de type Oracle Cloud Machine proposées sous forme de souscription mensuelle ou annuelle, licences comprises – mais son activité services aussi est à la peine. « Nos revenus services autour des technologies Oracle ont stagné sur l’exercice qui s’est achevé fin juin 2017 en raison du ralentissement global du marché autour de ces technologies en France l’année dernière », expose Olivier Renaud.

Easyteam se pose en acteur de la migration des systèmes critiques dans le Cloud

En développant son expertise autour des environnements AWS et Azure, Easyteam entend bien prendre part au mouvement de migration des systèmes critiques de ses clients vers le Cloud. Car, Olivier Renaud en a la conviction, le cloud public d’Oracle est encore loin de pouvoir proposer le même niveau de performances que ce qu’il est possible d’offrir via un ingénieur système sur site ou sur des systèmes Cloud machine. Mais il reste optimiste sur le fait qu’Oracle finira par être prêt. Déjà, certaines briques de son offre lui semblent tout à fait convaincantes. C’est le cas notamment de son offre de supervision Oracle Cloud Management qu’Easyteam a déployée chez une dizaine de ses clients.

Sur l’exercice en cours, Easyteam anticipe une croissance de 20% de ses revenus services. Une progression, qui ne devrait toutefois pas compenser le recul de son activité négoce, qui pesait encore 60% de ses 25 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice clos fin juin 2017. La dynamique de croissance devrait se poursuivre sur le prochain exercice sur lequel la société prévoit un plan de recrutement ambitieux. Après avoir procédé à une soixantaine de recrutements sur l’exercice en cours, portant son effectif de 80 à 120 personnes (croissance externe comprise), Easyteam espère atteindre les 80 à 100 recrutement sur l’exercice suivants. La société cherche notamment des architectes (AWS, Azure, Oracle), des développeurs, des administrateurs de bases de données et un directeur de l’infogérance.