Récemment le Syntec Numérique, l’Afinef et l’Afdel ont réagi vivement au projet du gouvernement qui souhaite, dans le cadre de la nouvelle loi sur la Refondation de l’École de la République, favoriser l’usage de logiciels libres. L’Afdel dénonçait une déstabilisation de la filière logicielle, qui se traduirait de facto et arbitrairement par l’exclusion de 5.000 entreprises de la commande publique, « dont une majorité de startups et de PME ». Elle appelait les pouvoirs publics « à faire prévaloir le principe de neutralité technologique ». « On ne construit pas de filière d’excellence en discriminant les acteurs innovants. L’Etat doit jouer son rôle de levier de la filière numérique dans son ensemble », expliquait le président de l’Afdel, Jamal Labed, dans le document.

L’Aful (Association francophone des utilisateurs de logiciels libres) vient de leur répondre à travers un communiqué au ton plutôt cinglant.

« L’Aful tient à rappeler à ces acteurs, dont notamment le Syntec Numérique (organisateur des états généraux de l’open source en janvier) et l’Afdel, qui comprennent parmi leurs membres bon nombre d’entreprises françaises produisant du logiciel libre, que la distinction entre un logiciel libre et un logiciel non libre n’est pas technologique. En effet, quand une administration ou une entreprise donne préférence au logiciel libre, elle ne fait pas un choix technologique mais un choix juridique », peut-on lire dans le document.
« Un logiciel libre est par définition neutre technologiquement comme commercialement. En effet, n’importe quel acteur à la liberté de le modifier, de s’y interfacer, d’en utiliser les entrées et les sorties, etc. Ainsi donner préférence au logiciel libre ne porte atteinte à aucun acteur », ajoute encore l’Aful

Selon l’association « La loi n’a pas pour but de favoriser ou protéger telle ou telle filière logicielle, mais de dépenser l’argent public dans le sens du bien commun et non d’intérêts privés. » Elle estime enfin que le logiciel libre « offre un avantage éducatif énorme pour la formation des jeunes dans un monde où les sciences et les technique liées à informatiques prennent une place prépondérante ».

Le débat est ouvert.